Entérotoxémie : prévenir la mort subite des animaux

Entérotoxémie : prévenir la mort subite des animaux

Cette maladie d’origine bactérienne, non contagieuse, est fréquente dans les élevages allaitants. En fonction de la conduite, elle touche prioritairement les animaux suivants :

  • Les veaux allaitants à la mise à l’herbe,
  • Les taurillons à l’engrais en début et fin d’engraissement,
  • Les vaches de reformes.

Les symptômes annonciateurs sont peu présents et la mort de l’animal est brutale. Il n’existe aucun traitement efficace, cependant il est possible de limiter les risques en vaccinant les animaux à risque et en respectant quelques règles de conduite du troupeau.

Facteurs de risque et indications de prévention

Pour prévenir l’apparition de l’Entérotoxémie il est possible d’agir en amont. Le stress constitue un facteur de risque. Par exemple, la manipulation lors de la mise en pâture ou sevrage, le transport en bétaillère… peuvent provoquer une libération d’adrénaline à l’origine de la perturbation de la digestion. Ce phénomène peut également être accentué par un facteur climatique. Les fortes variations de températures vont accroitre le risque de désordre digestif. De nombreux cas d’entérotoxémie sont observés après de nuits très froides au pâturage. Ceci est le plus souvent associé avec la mise a l’herbe.

Le contrôle du parasitisme constitue un autre axe de prévention. Les douves et les strongles, par leur action irritante et blessante, risquent de favoriser l’absorption des toxines et le développement des Clostridies (à l’origine des toxines qui détériorent la paroi de l’intestin).

En présence d’une alimentation riche en azote, comme c’est le cas lors de la mise en pâture au printemps avec une herbe riche en azote fermentescibles, le risque d’Entérotoxémie augmente. Cette situation peut se retrouver lors d’apport d’engrais sur des pâturages ou lorsque les repousses d’herbe sont abondantes à l’automne. De même, lors du sevrage et de la mise à l’engraissement, la distribution d’une ration acidogène (exemple : excès de céréales sans transition) peut entraîner l’Entérotoxémie. Il faut donc veiller à soigner les transitions alimentaires lors de la mise à l’herbe ou au sevrage.

Tous ces points expliquent pourquoi l’Entérotoxémie est souvent qualifiée de maladie saisonnière puisqu’elle intervient principalement au printemps et à l’automne.

La vaccination

Eleveur qui vaccine un animal
Les vaccins sont peu coûteux face aux pertes potentielles

Un vaccin permet d’immuniser l’animal contre les toxines produites par les Clostridies. Il peut être réalisé selon 3 protocoles.

1.La primovaccination

En vaccinant les femelles gestantes 2 mois avant le vêlage, le veau pourra acquérir l’immunité nécessaire par le colostrum. Un rappel est nécessaire 1 mois après le vêlage. Le vaccin sera efficace durant les 6 premiers mois de vie du veau. Des rappels sont ensuite réalisés tous les 6 mois pour les animaux à risque (engraissement, vaches de réforme et animaux de concours).

2.Vacciner le veau

Si les vaches n’ont pas été vaccinées, il est recommandé de vacciner le veau 1 mois avant la mise à l’herbe et de réaliser un rappel au moment de la sortie.

3.Le cas des broutards au sevrage

Pour cette catégorie d’animaux, il est possible de vacciner le jour du sevrage et de réaliser un rappel 1 mois après.

Les vaccins sont délivrés sous ordonnance et la mise en place du protocole de vaccination est à étudier avec le vétérinaire de l’exploitation.

Les vaccins sont peu coûteux face aux pertes potentielles qu’engendre cette pathologie. De plus, la plupart du temps, ce sont les animaux à haut potentiel de croissance qui succombent à l’Entérotoxémie.