Clarifier sa stratégie avec les coûts de production

Clarifier sa stratégie avec les coûts de production

Très largement répandu dans l’industrie, le calcul des coûts de production est encore une pratique marginale en agriculture. Par conséquent, les moyennes disponibles recèlent de grandes disparités entre exploitations de même type.

La marge brute est la traduction économique du travail quotidien de l’éleveur. Elle met en regard les produits et les charges opérationnelles de l’atelier. Le calcul des coûts de production va plus loin en y intégrant les charges de structure.

Savoir précisément ce qui rapporte

La méthode de calcul est basée sur un modèle élaboré par IDELE (Institut de l’Elevage). Grâce aux documents comptables et à des clefs de répartition standardisées, il est possible de distinguer les différents ateliers de l’exploitation :

  • Les charges proportionnelles (approvisionnements et frais d’élevage),
  • Les charges de structure par poste : mécanisation, bâtiments et installations, frais divers de gestion, foncier et capital, travail,
  • Les produits de chaque atelier.

L’unité de comparaison de ces charges et produits varie selon l’atelier (hectare, 1 000 litres de lait, kg de viande). Chaque indicateur peut être corrélé avec la main-d’œuvre.

La création d’une méthode de référence, et son utilisation par tous, présente l’avantage de constituer une base de comparaison importante (base Idele). Cette homogénéisation des calculs offre des mesures plus précises, des indications plus fiables sur les points forts et les points à améliorer d’un atelier en comparant ses résultats à des moyennes issues de structures de même type. Outre les différentes comparaisons possibles, l’étude des coûts de production précise l’importance économique des différents ateliers, la pertinence de leur conduite et l’éventuelle synergie entre eux.

Avec le calcul des coûts de production, il est possible de déterminer la capacité de rémunération de la main-d’œuvre de chaque atelier. Elle est exprimée en nombre de Smic par UTH.

Concrètement, à quoi ça sert ?

Parfois, l’agriculteur, pris par le temps et la charge de travail, perd de vue un point de réflexion pourtant crucial pour les résultats technico-économiques à court, moyen ou long terme de sa ferme. L’analyse des coûts de production est l’occasion de mettre en perspective tous les aspects économiques de l’exploitation.

Lorsque l’analyse démontre une inadéquation entre les produits et les charges proportionnelles, le travail portera sur l’amélioration des résultats techniques afin d’augmenter la marge brute. A l’inverse, si les charges de structure présentent des incohérences, il faudra d’abord préciser si l’origine est structurelle ou conjoncturelle (ex : pannes, autofinancement…). Ensuite, selon le poste en cause, le travail de l’éleveur pourra, par exemple, consister à redéfinir la stratégie de l’exploitation. Un excès de charges de structure face aux produits pénalise la rentabilité ou la sécurité financière (trésorerie) de l’entreprise. À l’opposé, il faut être attentif aux charges de structures faibles. Elles peuvent être le reflet d’un vieillissement ou d’une surcharge des infrastructures.  

Il est bien entendu que la connaissance approfondie de ses chiffres est toujours importante et représente un facteur de progression quelle que soit la situation technico-économique de l’entreprise. L’analyse des coûts de production informe sur le fonctionnement global de l’exploitation, sur la place des différents ateliers, leur efficacité et leur rentabilité. Elle permet de dégager les pistes d’amélioration techniques. Les résultats sont une bonne base de réflexion pour définir ou clarifier la stratégie d’une entreprise et des investissements qui y sont liés.

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