Vos prairies sont-elles bien nourries ?

Vos prairies sont-elles bien nourries ?

Vos prairies reçoivent régulièrement une fertilisation azotée optimale. Pourtant, la production n’est pas à la hauteur de vos espérances. Et si le problème venait de la fertilisation phospho-potassique ?

Contrairement aux cultures, l’analyse de sol sur prairie ne permet pas d’avoir une vision juste des réserves de phosphore (P) et de potassium (K). La seule solution pour les connaître est de réaliser une analyse foliaire. Pour être fiable, le prélèvement de feuilles doit être fait sur 25 à 30 points de la parcelle, en coupant l’herbe à environ 5 cm de hauteur et en ôtant les légumineuses. Elle est à réaliser en pleine pousse, avant la première exploitation.

Les résultats sont exprimés sous la forme d’indices phosphore et potasse. Ils varient de 40 à environ 130 selon le niveau de nutrition de la prairie.

Une étude, réalisée au cours du printemps 2019 sur 150 parcelles de l’Avesnois, montre que dans 50% des cas les plantes souffrent d’un déficit en potasse, limitant certainement les rendements. Pourtant, la moitié de ces prairies avait reçu des effluents d’élevage. A l’inverse, dans la grande majorité des cas, l’indice phosphore est satisfaisant. Ce constat peut sans grand risque d’erreur être élargi à l’ensemble des autres territoires.

La valeur de l’indice de nutrition quantifie avec précision le complément à apporter afin d’optimiser la production en limitant les coûts d’engrais de fonds et les risques environnementaux.

Suite à l’analyse foliaire, cet apport pourra s’envisager sous la forme d’un engrais minéral simple, potassique si le niveau de phosphore est suffisant, ou binaire, voire ternaire pour y associer une fertilisation azotée.

Mais avant, il convient de vérifier quelques points :

  • La teneur en calcaire du sol et son pH : un sol pauvre en calcium présente un risque de séquestration de la potasse, la rendant peu disponible pour les plantes. Des chaulages peuvent rectifier ce point et améliorer la vie microbienne du sol.
  • Les périodes des apports organiques : lisier de bovins en fin d’hiver, fumier et compost en automne. Les apports de fumier pailleux sont à éviter puisqu’ils défavorisent la vie du sol.
  • La valeur des effluents d’élevage par des analyses : les écarts entre les moyennes et la réalité peuvent être très importants.

N’hésitez pas à en parler à votre conseiller dès à présent afin de prévoir la réalisation d’analyses fin mars – courant avril, et ensuite bénéficier d’un conseil adapté à vos besoins sur la fertilisation de vos prairies.

Article paru dans le numéro 32 d’InterfACE | Janvier 2020