Maïs : Ne pas se précipiter

Maïs : Ne pas se précipiter

Suite aux fortes chaleurs, associées selon les zones à une absence ou quasi absence d’eau, certaines parcelles de maïs, notamment sur des sols très séchants, sont complètement desséchées, ou donnent en tout cas l’impression de l’être. Des mesures de MS sur plante entière donnent ainsi parfois des résultats à plus de 38, voire 41 ou 42% MS alors que la maturité du grain ne correspond qu’à un stade de 27 à 28% de MS, parfois moins (exemple sur sable, dans l’Aisne).

Récolter le maïs dès maintenant peut se justifier si la plante est réellement entièrement desséchée pour sauver ce qui peut l’être. Le fourrage obtenu sera immanquablement loin de l’optimum et nécessitera une complémentation énergétique pour compenser le manque d’amidon. Les situations peuvent être très différentes d’un champ à l’autre. Cette solution doit donc être prise à titre exceptionnel et très ponctuellement en fonction de l’état de la parcelle. Elle entraînera forcément des coûts alimentaires plus élevés (moins de rendement, plus de concentrés utilisés…).

En règle générale, si la plante n’est pas entièrement desséchée, elle reprendra en humidité en cas de pluie et le maïs continuera son cycle avec une augmentation de la proportion d’amidon.

En 2018, nous avions connu une situation similaire et certaines parcelles avaient même été récoltées avant la mi-août. Voici dans le tableau ci-dessous la répartition des MS obtenues a posteriori sur les analyses Agrinir en fonction des dates de récoltes :

Répartition des résultats de MS selon la date de récolte - Analyses Agrinir 2018 - ACE
Répartition des résultats de MS selon la date de récolte - Analyses Agrinir 2018 - ACE

L’optimum de récolte se situe entre 32 et 35 % de MS. On peut même récolter à 37 voire 38% de MS selon la ration que l’on prévoit de distribuer et s’il est possible de garantir la qualité du tassage. Ces résultats nous montrent donc que presque 1/3 des maïs récoltés avant le 18 août l’ont été de façon trop précoce et on arrive même à la moitié des maïs dans cette situation entre le 18 et 31 août !

Parallèlement, du 18 au 31 août, seulement 10 à 15% des analyses dépassaient les 35  % de MS et donc semblaient nécessiter réellement cette récolte précoce.

Dans la très grande majorité des cas, il ne faut pas aller trop vite en besogne. En revanche il est important de suivre l’évolution des parcelles.

Quelques conseils :

  • Ne pas se fier aux bords de champs ni aux zones atypiques des parcelles
  • Ne pas se caler sur ce qui se fait aux alentours
  • Prendre le temps de rentrer dans toutes les parcelles
  • Réaliser une observation de la maturité du grain : c’est le stade du grain qui doit déterminer la date de récolte
  • Compléter en cas de doute avec une analyse MS à l’étuve

Dans le cas d’un choix limité lié au planning chargé de l’entrepreneur, récolter un maïs « un peu sec » (37-38% MS) est, dans la quasi-totalité des cas, préférable à la récolte d’un maïs trop humide (moins de 32%). Enfin, en cas de présence de plusieurs variétés avec des dates de maturité différentes ou de parcelles qui ne sont pas toutes au même stade, il faut viser le bon stade de récolte pour la plus tardive si elle représente une proportion significative de l’ensilage et non la moyenne de l’ensemble.

Les conseillers et toute l’équipe d’ ACE se tient à votre disposition en cette période d’ensilage pour vous apporter tout renseignement complémentaire.