En confinement, comment réagir face à une montée cellulaire du tank ?

En confinement, comment réagir face à une montée cellulaire du tank ?
Tout d’abord, il ne faut pas forcément se précipiter dès le premier résultat à plus de 400 000 cellules au tank alors que la moyenne habituelle se situe à moins de 250 000 cellules. Les premiers jours de sortie en pâture des vaches peuvent entraîner des chocs mécaniques dans les mamelles et occasionner de brèves montées cellulaires.
Des mesures simples sont toutefois à mettre en place sans attendre
  • Vérifier que la technique de traite n’est pas contaminante. Les lavettes qui servent pour plusieurs vaches sont à bannir. Des ruptures dans les produits utilisés habituellement peuvent conduire à faire inconsciemment des erreurs. N’hésitez pas à systématiser la désinfection de faisceaux dans cette période délicate.
  • Tirer et observer correctement les premiers jets. Le bol à fond noir est à préférer et les premiers jets au sol à proscrire. En effet, il est difficile de les observer correctement sur le quai bétonné.
  • Observer les trayons et surtout les sphincters des vaches après traite pour voir s’ils ne sont pas abîmés. 

Si toutefois le problème perdure, et en l’absence de prises d’échantillons possible sur toute la traite (par tru-test ou échantillonneur robot), il ne faut pas se précipiter à tester les premiers jets de toutes les vaches. D’une part, cela est très difficilement réalisable à l’échelle du troupeau. Et d’autre part, ce n’est pas parce que l’on retrouve des cellules dans les premiers jets que toute la traite sera élevée en cellules.

Mais alors, comment pratiquer ?

En valorisant vos résultats VL/VL antérieurs :

  • Lister les vaches infectées chroniques de votre élevage (3 résultats à plus de 300 000 cellules). Il est inutile d’aller prendre un échantillon sur une vache dont on sait déjà qu’elle est élevée habituellement ; elle le sera toujours !
  • Une vache qui a eu un traitement mammite va rester à plus de 300 000 cellules un bon moment. La guérison bactériologique s’établit 30 à 45 jours après l’infection.
  • Privilégier les vaches sans aucun résultat cellulaire connu au cours de leur lactation, les vaches fraîches vêlées à partir de 7 jours de lactation.
  • Habituellement, si ce sont des vaches qui ont toujours eu des résultats cellulaires à moins de 100 000 cellules qui font monter les résultats au tank, il s’agit d’une mammite clinique il n’y a donc pas d’intérêt à les recontrôler.
Le test teepol

Avant de se lancer dans un échantillonnage individuel qui peut être complexe sans matériel, il existe une méthode beaucoup plus simple : le test teepol. Ce test peut s’étaler sur plusieurs traites afin de ne pas trop allonger le temps de traite. Ce test permet de contrôler rapidement une vache et d’avoir un résultat sans nécessité de contact avec des personnes extérieures à l’élevage.

Quelques rappels pour une bonne utilisation de celui-ci :

  • Tirer plus de lait que nécessaire dans chaque coupelle et basculer le plateau pour n’en garder que 2 ml. En général, il y a un trait ou un cercle dans la coupelle pour repérer le bon volume.
  • Ajouter le même volume de réactif soit à la seringue, soit avec la pipette généralement fournie. Dans la limite du raisonnable, un léger excès de réactif est acceptable mais pas l’inverse.
  • Après réaction, la structure du mélange permet de juger la présence ou non de cellules. On parle souvent d’un aspect « blanc d’œuf » en présence de cellules. En revanche la couleur n’apporte aucune indication, elle reflète uniquement la quantité de réactif par rapport à la quantité de lait !
  • Lorsqu’un doute subsiste sur un test, laissez-le reposer pendant 10 minutes. Ce temps peut faciliter la lecture du résultat. Si le doute persiste, n’hésitez pas à retester sur la traite suivante. Le coût d’usage est modique.
  • De nombreux tutoriels sur internet tentent d’expliquer comment réaliser le test en évoquant des grades ou des niveaux d’infection. Toutes ces notions n’apportent rien ! Soit la vache est saine, soit elle est infectée et nécessite la mise en place d’un traitement (à définir avec votre vétérinaire).

Voici un bon tuto réalisé par le réseau FCEL 😉

Même si pour le moment les activités de mesure de performances sont suspendues, les conseillers d’Avenir Conseil Élevage poursuivent leur activité à distance afin de vous accompagner dans les problématiques d’élevage qui se posent à vous actuellement.

N’hésitez pas à contacter votre conseiller par mail ou par téléphone. Il pourra toujours vous aiguiller sur la marche à suivre en s’appuyant sur votre historique de résultats cellulaires.

Laurent Hédon

Responsable du service Qualité du lait