Point de situation au 09/11/2021

Après un printemps difficile, cette année 2021 est incontestablement une année favorable pour la pousse de l’herbe. La courbe 2021 (orange sur le graphique) démontre le très bon niveau de la pousse par rapport à la moyenne sur plusieurs années (en vert). En effet, en ce début d’automne, la pousse de l’herbe se maintient à un niveau supérieur aux normales de saison (35 kg MS/j/ha cette année contre 18 en moyenne à la même période).

Pour rappel, vous pouvez trouver l’intégralité des mesures pendant toute la saison dans ce tableau.

De la quantité, mais aussi de la qualité !

Avec l’automne, la rouille est de retour dans les pâtures. En effet, l’augmentation de l’humidité à cette période est favorable à cette maladie fongique et entraine davantage de zones de refus et une moins bonne digestibilité de l’herbe.

Avec la baisse de la luminosité et le rafraichissement des températures, notamment la nuit, la pousse ralentit. En revanche, cette herbe d’automne toujours présente est intéressante à valoriser. Elle permet de ne pas attaquer les stocks d’hiver trop tôt en saison et favorise une transition alimentaire plus douce pour les animaux. Le stock sur pied permettra même d’étendre le pâturage plus tard vers l’hiver. Il faut en profiter !

Pâturer en automne

La qualité et la quantité de l’herbe sont là, le pâturage peut tout à fait continuer à condition de respecter quelques règles :

• Attention à la portance du sol, les chemins stabilisés sont d’une grande aide à cette période de l’année.
• Conserver la gestion en découpage en parcelles, ne pas céder à l’envie de supprimer les fils pour tout ouvrir.
• Privilégier le pâturage le matin, période de la journée où l’ingestion est la plus élevée. Sur 3-4h, la vache peut ingérer 6 à 8 kg de matière sèche. Il convient d’adapter cette pratique au type de prairie (prairie temporaire à dominance de légumineuses), et ne pas hésiter à distribuer un aliment sec au préalable pour éviter le phénomène de météorisation.
• Dans le cas d’une portance limitante, il faut privilégier la réduction du temps de présence des animaux, quitte à les rentrer en cours de journée.
• Veiller à ne pas surpâturer les prairies, notamment celles composées majoritairement de ray-grass. En effet, c’est la période pendant laquelle cette plante renouvelle son système racinaire.
• Enfin, si le pâturage se poursuit tardivement en saison, il ne faudra pas oublier de laisser au moins 90 jours de repos à ces prairies.

Conventionnel, bio : une même dynamique de pousse en 2021

La comparaison de la dynamique de pousse des prairies bio et des prairies conventionnelles pour le secteur de l’Avesnois est rendu possible grâce au réseau Herbophyl et aux mesures de pousses bio réalisées dans le cadre du plan bio de l’Avesnois.

En bleu, nous observons donc la courbe de pousse des prairies conventionnelles et en orange, celle des prairies bio.
Les courbes sont sensiblement les mêmes, ce qui traduit une pousse presque identique des prairies quel que soit leur mode d’exploitation (conventionnel ou bio).

D’ailleurs, les sommes des pousses d’herbe 2021 reflètent parfaitement ce que montre la courbe :

• 11 390 Kg de moyenne pour les conventionnels
• 11 471 Kg de moyenne pour les bio

Globalement, le rendement moyen des prairies cette saison est de plus de 11 tonnes de matière sèche, contre à peine plus de 6 TMS l’année dernière.

N’oublions pas que : « Un pré bien soigné rapporte plus qu’un blé », proverbe agricole datant de 1865. A l’année prochaine pour une nouvelle saison de pousse de l’herbe !