Résultats Marge Brute Bio

Résultats Marge Brute Bio

Pour l’année laitière du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, Avenir Conseil Elevage et Bio en Hauts de France ont uni leurs forces pour collecter et calculer les Marges Brutes des élevages bios. A l’avenir, la volonté est de consolider ces références avec la Chambre d’Agriculture.

Ce premier bilan commun est basé sur les résultats de 24 éleveurs, situés pour la plupart en Thiérache du Nord et de l’Aisne, mais aussi dans l’Oise et la Somme.

Le calcul de la Marge Brute, bio ou conventionnelle, est avant tout un outil de progression en groupe ; les résultats mesurent l’impact des choix techniques sur les résultats économiques en mettant de côté les charges de structure et les aides. La MB n’est pas suffisante pour calculer un revenu net, mais elle met en évidence des leviers d’actions techniques. Enfin, pour les structures d’accompagnement, la collecte des résultats est l’occasion de générer des références adaptées à chaque territoire et à chaque système.

Présentation graphique des grandes masses financières pour réaliser de l’EBE
Les grandes masses financières pour réaliser de l’EBE

Pour cette campagne, le troupeau moyen, des élevages qui ont réalisé la Marge Brute, est composé de 82 vaches pour 444 000 litres produits sur une surface de 95 ha (78% de prairies permanentes ou temporaires). Ces élevages bios présentent la particularité de consacrer la quasi-totalité de leur SAU au lait. Néanmoins, ce « portrait-robot » dissimule une grande diversité d’élevages allant de 19 à 198 vaches, avec des systèmes tantôt exclusivement basés sur la prairie permanente, tantôt pratiquant la polyculture-élevage.

Résultats de Marge Brute des éleveurs BIO (24 élevages - Campagne du 01/04/2018 au 31/03/2019)

Pour cette première mise en commun, le groupe étudié obtient une marge brute moyenne de 363 €/1 000 L de lait produit. Comme en conventionnel, les résultats montrent une grande hétérogénéité entre le quart inférieur et le quart supérieur : 138 €/1000 litres d’écart de MB. Cette différence se décompose ainsi :

  • Pour 60% des produits, soit 83 €/1 000 L. Cela provient, à part égale, de la qualité et la composition du lait d’un côté pour 43 €, et de la valorisation de la viande issue du troupeau laitier (vaches de réforme, veaux de 3 semaines, génisses en élevage…) en nombre et en qualité de l’autre pour 40 €.
  • Pour 40% des charges, soit 55 €/1 000 L de lait produits. Les charges alimentaires sont la principale source des écarts : 54 €. L’efficacité et le prix du concentré constituent 37 € de l’écart, les fourrages, eux, 17 €.
Avec une quantité de concentré distribué aux vaches de 300kg par an l’éleveur n°16 peut produire 4 900 litres de lait pour une vache soit 60g de concentré pour produire un litre de lait. Pour information, l’éleveur S3 (qui représente la moyenne des systèmes « herbe » conventionnels chez ACE) produit 7 600 litres de lait par vache avec 1 550 kg par vache et par an, soit 200 g pour 1 litre de lait.
Avec une quantité de concentré distribué aux vaches de 300kg par an l’éleveur n°16 peut produire 4 900 litres de lait pour une vache soit 60g de concentré pour produire un litre de lait. Pour information, l’éleveur S3 (qui représente la moyenne des systèmes « herbe » conventionnels chez ACE) produit 7 600 litres de lait par vache avec 1 550 kg par vache et par an, soit 200 g pour 1 litre de lait.
L’éleveur n°12, avec un chargement de 1,55 UGB/ha produit environ 5 800 litres avec un hectare moyen de surface fourragère principale corrigée. Ainsi, pour 100 000 litres de lait produit, il a consommé 17 ha. La tendance indiquée par ce graphique montre que pour faire plus de lait par hectare, il faudrait mettre en place des actions pour augmenter le chargement (intensification du pâturage, qualité de conservation des fourrages récoltés...).
L’éleveur n°12, avec un chargement de 1,55 UGB/ha produit environ 5 800 litres avec un hectare moyen de surface fourragère principale corrigée. Ainsi, pour 100 000 litres de lait produit, il a consommé 17 ha. La tendance indiquée par ce graphique montre que pour faire plus de lait par hectare, il faudrait mettre en place des actions pour augmenter le chargement (intensification du pâturage, qualité de conservation des fourrages récoltés...).
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Dans le même temps, les éleveurs du quart supérieur obtiennent, sur chaque hectare consacré à l’atelier lait, une Marge Brute de 1 639 € soit 230 €/ha de SFPc de plus que les éleveurs du quart inférieur. Ramené à l’élevage moyen, cet écart représente une plus-value de l’ordre de 22 000 € par an.

Avec environ 40 €/1 000 litres, le produit lait est sans doute l’axe de travail majeur. Pour actionner ce levier, il est possible de travailler sur la qualité et la composition du lait, le suivi de la conduite de son troupeau pour une valorisation en nombre et en quantité des animaux sortis de l’élevage et la valorisation des concentrés distribués aux vaches.

Pour finir, même si le prix du lait détermine la tendance du niveau de Marge Brute moyen d’une campagne à l’autre, la disparité des résultats reste toujours du même ordre. Il est donc impératif de connaitre et travailler à l’amélioration de ses chiffres quel que soit le contexte pour que dans tous les cas l’élevage garantisse un niveau d’EBE suffisant pour subvenir à ses besoins : rembourser, investir, sécuriser et vivre !

L’ensemble des conseillers d’Avenir Conseil Elevage et de Bio en Hauts-de-France est à votre disposition pour réaliser le calcul de la MB ou même aller plus loin dans l’analyse de vos résultats.

Nicolas Maréchal, Avenir Conseil Elevage

Bertrand Follet, Bio Hauts de France