Pousse de l'herbe Bio en Avesnois - Mars 22

Pousse de l'herbe Bio en Avesnois - Mars 22

Pour la troisième année consécutive, dans le cadre du Plan Bio de l’Avesnois, des mesures d’herbe sont réalisées dans plusieurs exploitations bio (Bovins lait et Bovins viande) du territoire de l’Avesnois. Cette année, nous suivrons les pousses d’herbe sur 12 sites. En plus des mesures réalisées par les partenaires, certains éleveurs nous communiquent les résultats qu’ils obtiennent.

A partir du 11 mars, chaque site sera mesuré une fois par semaine au printemps.

Somme des températures

La somme des températures est un indicateur intéressant sur lequel s’appuyer pour les prises de décision sur la gestion du pâturage et des fauches. Elle se calcule en soustrayant la température minimum à la température maximum de chaque jour divisée par deux. Puis, il faut cumuler les résultats obtenus chaque jour à partir du 1er février en base 0°C.

Au 6 mars, cette somme des températures avoisine les 200°C. La référence pour un début de déprimage se situe autour des 300°C. Grâce aux prévisions météo, nous pouvons envisager un début de déprimage d’ici une quinzaine de jours (vers le 20 mars).

Côté précipitations, l’Avesnois est le territoire le plus arrosé des Hauts-de-France depuis le début d’année. En effet, nous comptons 50 mm de moyenne en plus par rapport au reste de la région. Fin février, nous comptions 200 mm cumulés, ce qui est légèrement plus élevé que la moyenne sur 10 ans (180 mm). Cette forte pluviométrie a un impact sur les mises à l’herbe.

Mise à l’herbe

Tout d’abord, le déprimage consiste à faire pâturer les animaux en fin d’hiver, avant que la croissance de l’herbe ne reprenne. Cette remise à zéro a pour intérêt de favoriser le tallage des graminées grâce à l’apport de la lumière au pied de la végétation. Les légumineuses profiteront également de cette lumière et seront plus présentes au printemps. La qualité de la repousse d’herbe après un déprimage sera meilleure.

Le déprimage est aussi l’occasion de réaliser une transition alimentaire plus douce. La mise à l’herbe en début de saison est conditionnée par plusieurs critères.

1 – Les stocks fourragers

Cette année, les stocks fourragers sont plutôt excédentaires en fin d’hiver. Dans la plupart des cas, ce critère ne semble donc pas être le facteur déclenchant pour une mise à l’herbe précoce. Malgré tout, les stocks fourragers peuvent devenir précieux en cas de printemps et/ou d’été sec. Lorsque les conditions de déprimage/pâturage seront optimales, il faudra être réactif, afin de ne pas « gaspiller » le stock fourrager.

2 – La portance

Cette année, la portance va être un facteur plus déterminant. Le repère sur lequel il faut se baser est le test du talon. Il consiste à planter le talon dans votre prairie. Ce dernier ne doit pas s’enfoncer dans le sol de plus de 5 cm.

3 – L’état du stock d’herbe en sortie d’hiver

Si le résiduel d’automne est faible (autour de 8-10 cm) et que la portance est convenable, il est possible de faire déprimer la prairie, en veillant à ne pas surpâturer, ce qui aurait un impact sur toute la saison de pâturage. Pour cela, vos animaux doivent avoir ingéré plus de la moitié de leur ration d’hiver avant la sortie. Il faut jouer sur le temps de présence au pâturage pour gérer la hauteur de sortie qui ne doit surtout pas être inférieure à 5 cm.

En revanche, si le résiduel d’automne est plus conséquent, c’est-à-dire au-delà de 15 cm, le déprimage est primordial pour relancer une pousse convenable au printemps. Dans ce cas, les animaux pourraient sortir sans avoir ingérer leur ration. Pour obtenir une hauteur de sortie autour de 5 cm, il faudra jouer sur le temps de présence (attention à la portance). Une autre solution peut être de faire pâturer d’autres catégories d’animaux si l’on craint la perte de qualité du fourrage.

Fertilisation

Les conditions hivernales n’ont pas permis à tous les éleveurs d’épandre leurs effluents d’élevage. La météo favorable de début mars peut permettre de rattraper une partie de ce retard. Dans les parcelles portantes, il faudra veiller à apporter un fumier composté ou décomposé. L’épandage devra être qualitatif : le fumier doit être fortement émietté pour favoriser une dégradation rapide. La quantité à apporter ne doit pas dépasser 15 t/ha, quitte à refaire un apport plus tardivement en saison si les conditions d’exploitation le permettent.

Bonne saison de pâturage !

Lucile JANOT
06 07 80 71 21

Sophie GRUENER
06 84 95 94 39

Diane FAUQUENOT
06 02 18 99 89