Publié le 31 août 2021 –

Cette 2^ème semaine d’observation ne remet pas en cause la précédente, cependant on note une différenciation entre les parcelles situées au nord de la Région et celles au sud. Celles au nord n’ont pris en moyenne que 2 points alors que celles plus au sud avancent plus rapidement (3 points de MS). Ces moyennes masquent tout de même quelques écarts : selon les parcelles la maturité a évolué de 0 à 3,5 points ! Plus le taux de MS est élevé plus la plante évolue rapidement ensuite. Voici les résultats des prélèvements effectués le 27 août 2021.

Les ensilages s’annoncent donc plus tardifs que les dernières années. Par conséquent, il faudra tout d’abord s’assurer des stocks suffisants en silo pour faire la jonction en prenant en compte un temps de fermentation du maïs ensilage : 3 semaines au minimum. Attention, ce délai ne correspond qu’à la stabilisation du fourrage en tant que telle. La disponibilité maximale de l’amidon ne sera atteinte que 2 à 3 mois après la récolte. C’est le délai vers lequel il faut tendre si l’on souhaite maximiser les performances toute l’année. Cela requiert un report de stock conséquent, jusqu’à la fin de l’année civile environ, nécessitant une capacité de stockage en silo 20 à 30 % supérieure aux besoins annuels du troupeau, mais qui s’amortira sur le temps grâce à une transition optimale (meilleures performances lait/taux, moins de problèmes métaboliques et de reproduction…)

Toutes les solutions sont donc à étudier pour non seulement avoir assez de nourriture jusqu’à la récolte, mais aussi si possible pour laisser le temps au nouveau maïs de s’exprimer au maximum.

Pour cet automne, l’idée sera dans tous les cas de retarder le plus possible l’ouverture du nouveau silo :

• En priorité, chercher à valoriser le pâturage en profitant de la pousse actuelle encore intéressante, en privilégiant les catégories aux moindres besoins : bovins viande, génisses gestantes ou à inséminer cet hiver, laitières en fin de lactation si possibilité d’alloter…
• Réserver le maïs ensilage aux vaches laitières, les autres catégories à l’étable pouvant être nourries à base de paille ou herbe récoltée.
• Pour les vaches laitières, l’utilisation de coproduits de qualité tels que le corn feed, la fibre de blé, mais aussi la nouvelle pulpe surpressée à partir d’octobre (après 3 semaines de stabilisation idéalement) permettra de « rallonger » le silo de maïs cet automne.
• L’achat de « vieux » maïs en silo fait aussi partie des solutions si des opportunités existent, en veillant encore une fois, à assurer une stabilisation en cas de déplacement de silo.
• Pour l’année prochaine, l’ajustement de l’assolement pour assurer un stock de 14-15 mois au moment de la récolte pourrait être nécessaire. Un bilan de vos besoins réels en maïs devra être fait avec l’aide de votre conseiller d’élevage en tenant compte du contexte d’exploitation et de vos objectifs. En gardant à l’esprit que l’anticipation coûte toujours moins chère que la réaction dans l’urgence…

L’équipe MS Maïs des Hauts de France