Les Herbophyles : Une pousse qui se fait attendre

Les Herbophyles : Une pousse qui se fait attendre

Les températures basses de cette semaine ainsi que les gelées matinales sont certainement à l’origine du ralentissement voire de l’arrêt de la pousse de l’herbe dans certaines zones. En moyenne, sur la région Hauts de France la pousse est de 33,6 Kg MS/Ha.

Les résultats indiquent une hétérogénéité de la pousse entre le conventionnel et le bio : en moyenne 40 kg MS/Ha pour les sites en conventionnel et 16 Kg MS/Ha pour le bio.

Plusieurs explications :

  • Certaines parcelles ont été pâturées ras et tardivement en fin d’année 2020, et n’ont pas bénéficié d’un temps de repos hivernal suffisant pour un bon redémarrage de la prairie.
  • En condition de stock fourrager limitant, la sortie précoce et le surpâturage du début de saison impacte fortement les repousses.
  • Le type de flore et son besoin en somme de température joue sur l’explosion ou non de la pousse. Les flores de graminées précoces, qui ont un départ en végétation à partir de 300°C jour sont en conditions poussantes. Nous constatons d’ailleurs l’épiaison des vulpins pour ces parcelles. Au contraire, les prairies composées de légumineuses auront une pousse plus tardive.

Pour des situations où l’herbe est encore à 5 cm, la mise à l’herbe est déconseillée. A l’inverse, dans les zones où l’herbe est poussante, il est nécessaire de faire pâturer les animaux en veillant à ne pas descendre en dessous de 4 cm afin de garder une bonne dynamique de pousse.

Soyez vigilant sur les prairies temporaires de fauche : certaines parcelles de Ray Grass atteignent déjà une hauteur d’herbe mesurée entre 15 et 17 cm, ce qui équivaut à 2,5 T MS. De plus, s’il s’agit d’une parcelle de dérobée, la fauche précoce préservera les réserves hydriques du sol pour le maïs.

Certains sites dépassent les 500 °C et certains vont l’atteindre courant la semaine. Les animaux devront être sortis des parcelles destinées à la fauche pour ne pas pénaliser le rendement.

Un nouveau site de mesure

Une nouvelle exploitation sur la côte Picarde a rejoint le suivi de la pousse de l’herbe. Le Gaec Brunet à Cayeux sur Mer est une exploitation familiale de 210 hectares avec un élevage de 80 vaches laitières, 50 mères Charolaises et un atelier d’engraissement de taurillons et de porc. L’élevage de bovins profite de 75 ha de prairie permanente en terre sableuse ou dans les bas champs. Les parcelles ont été longues à redémarrer cette année, car les génisses et les allaitantes ont pâturées ras et tardivement en saison. C’est la portance qui conditionne la sortie au pâturage dans les zones de bas champs.  La 1ere sortie des vaches laitières pour la réalisation du déprimage s’est faite jeudi dernier. Elles profiteront d’un pâturage au fil sur 10 Ha.