Les herbophyles | Réfléchir à la gestion du pâturage

Les herbophyles | Réfléchir à la gestion du pâturage

Depuis quelques années, les références en termes de gestion de l’herbe évoluent. Nous reviendrons sur ces évolutions avec une publication spécifique au début du mois de mars. Avant cela, le groupe des Herbophyles vous donnera les clés pour une fertilisation adaptée et débutera les mesures de pousse de l’herbe avec les premiers résultats à la mi-mars.

Sorties plus précoces, sécheresses estivales parfois très marquées et pousse automnale globalement plus importante. Voici quelques-unes des évolutions qui perturbent les habitudes de gestion de l’herbe sur le terrain. Néanmoins, la surface en herbe accessible aux vaches laitières ou aux allaitantes demeure un point de vigilance pour optimiser et rentabiliser au maximum le pâturage.

A vous maintenant, de définir vos objectifs

Le rapport entre surface disponible et nombre de vaches* (ares/UGB) guidera vos différentes possibilités d’actions.

Le tableau suivant, décrit ce que le pâturage peut vous permettre d’optimiser en fonction des objectifs recherchés.

Printemps (pousse de 80 à 100 kg par jour)
Eté (pousse de 30 à 40 kg par jour)
Automne (pousse de 60 à 80 kg par jour)
Moins de 10 ares
Gain de 25 à 50% de la ration hivernale
Aire de parcours ou repos
Si repos en été de 25 à 60% de la ration hivernale
De 10 à 20 ares
Gain de 50 à 70% de la ration hivernale
Gain de 0 à 50% de la ration hivernale
De 20 à 30 ares
Fermeture du silo
Gain de 50 à 60% de la ration hivernale
50 à 100% de la ration hivernale avec une complémentation énergétique selon les objectifs
De 30 à 40 ares
Fermeture du silo + récolte de l’excédent
Gain de 60 à 100% de la ration hivernale
De 40 à 50 ares
De 50 à 60 ares

* (Si les vaches allaitantes ne sont pas vêlées, appliquer un coefficient de 0.8/VA)

Le pâturage doit s’adapter à la surface accessible, répondre aux objectifs économiques et de conditions de travail. Quelle que soit la pratique de pâturage choisie  (tournant, tournant au fil, tournant dynamique ou continu), il faut anticiper l’organisation du parcellaire.

Aménagement de l’accessibilité

L’idéal est d’aménager un chemin d’accès aux parcelles basé sur la taille du troupeau : 2m pour 50 VL, 3 m pour 75 VL et 4 m pour 100 VL et plus. Les entrées et sorties de parcelles seront, quant à elles plus larges. En sortie de stabulation, prévoir un accès stabilisé (béton ou caillebotis).

Un découpage adapté

  • Pour un pâturage tournant classique, on tiendra compte de la durée de séjour dans les paddocks.
  • Pour un pâturage tournant dynamique, on tiendra compte du nombre de paddocks voulus.

Dans tous les cas, des parcelles ou de la surface “tampon” doivent permettre de pallier  aux imprévus.

Des clôtures efficaces

Prévoir des clôtures fixes et des clôtures mobiles pour varier la surface des parcelles en période de pousse.

L’abreuvement

Les points d’eau doivent être dimensionnés pour les besoins du troupeau. Ils sont un gain de temps pour une conduite efficace du pâturage.

Les Règles d’or pour un pâturage optimum

  1. Sortir dès que les conditions climatiques le permettent et que le sol est portant.
  2. Prévoir le tour des parcelles en fonction de leur précocité et de la densité d’herbe au pied.
  3. Organiser un déprimage de quelques heures par jour pour réaliser le premier tour.
  4. Savoir rentrer les animaux si les conditions climatiques se détériorent.
  5. Adapter les quantités d’aliments l’auge pour permettre ingestion de la prairie. Déprimer c’est permettre le démarrage de la prairie, amener de la lumière aux petites légumineuses.
  6. Descendre le plateau de pâturage en fonction du moment, en Mars 3 cm, en Avril 4 cm, en Mai 5 cm et en juin > 5 cm
Les herbophyles

Le groupe des Herbophyles est constitué de conseillers Chambres d’Agriculture, Oxygen et Avenir Conseil Elevage.

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