Les Herbophyles | De l’herbe pas facile à pâturer !

Les Herbophyles | De l’herbe pas facile à pâturer !

Grâce à la pluviométrie hivernale qui n’aura laissé pour compte aucun secteur des Hauts-de-France et à des températures moyennes très clémentes, les prairies sont en général bien développées et la portance n’a pas permis d’effectuer les travaux en temps utile.

Pousse de la semaine : dynamique mais hétérogène

La pousse est hétérogène sur l’ensemble des territoires mesurés :

  • environ 30 Kg MS/ha/j pour l’Avesnois, l’Oise et la Somme,
  • environ 40 Kg MS/ha/j dans le Boulonnais,
  • environ 50 Kg MS/ha/j en Thiérache.

La somme des températures explique en partie ces différences notamment pour l’Avesnois. En revanche, dans l’Oise, c’est la résultante de la gestion automnale qui est très marquée ; les surfaces (trop) surpâturées ou à l’inverse trop développées en entrée hiver sont plus lentes à repartir.

Gestion du pâturage : l’absence de portance se fait sentir

Les conditions de pousse sont présentes depuis près d’un mois mais la portance n’est pas au rendez-vous ! De ce fait, le déprimage n’a pas pu se faire ou alors partiellement.

Cette dernière semaine, la portance s’améliore mais reste limite selon les parcelles. Il faut aller voir ! On commence à voir les vaches sortir pour quelques heures dans l’Avesnois et la Thiérache. Ailleurs, sur les sols filtrants, c’est fait depuis au moins une semaine, voire plus pour des troupes ovines.

Attention, avec la chute des températures, ne pas descendre en dessous de 4 cm pour garder une bonne dynamique de repousse.

Hersage

Autre chantier compliqué à mener cette année : le hersage de fin d’hiver pour étaupiner et émousser. Aujourd’hui, si l’herbe est trop haute, trop avancée (12-13 cm = stade de pâturage) mieux vaut intervenir après le 1er tour de pâturage.

Fertilisation

Epandage de fumier
L'épandage de fumier bien décomposé reste encore possible sur prairie - Photo : Gaëtan Leborgne

Apport organique :  l’apport de 15 m3/ha de lisier maximum est réalisable en ce moment pour les parcelles de fauche, et seuls le fumier très décomposés et compost peuvent être épandus à 15 t/ha.

Apport minéral : c’est un accélérateur de la pousse à cette période. Etant donné le décalage de développement très marqué entre les temporaires et les permanentes, il faut différencier cette fertilisation en vue des récoltes éventuelles.

Sur les prairies permanentes destinées au pâturage, afin de ne pas être débordé par l’herbe, il peut être judicieux d’apporter sur 50 % de la surface 30 à 50 N maintenant et attendre 3 semaines pour l’autre moitié.

Sur les prairies temporaires et de fauche (RGI et cultures dérobées compris) faire un apport minéral de 60-80 N pour des fauches précoces.

Pour plus d’infos sur la fertilisation retrouvez quelques préconisations des conseillers Fourrages d’ACE dans cette actu.

Cumuls des températures depuis le 1er février :

En moyenne une évolution homogène de 58°c sur la semaine, avec une grande disparité sur les différents sites. En effet la zone côtière a plus de 400°c, le centre de la région autour de 390°c, et un retard certain pour l’Avesnois : à peine 338°c.

Secteur
15 mars
22 mars
Différence
Abbeville
354
412
58
Sivry
281
338
57
Beauvais
348
404
56
Dunkerque
372
432
60
Lille
340
396
60
Reims
346
410
64
St Quentin
326
385
59
Boulogne
339
396
57
Cambrai
332
387
55

Les herbophyles

Le groupe des Herbophyles est constitué de conseillers Chambres d’Agriculture, Oxygen et Avenir Conseil Elevage.

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