Le méteil, une piste vers l’autonomie protéique et le gain environnemental ?

Le méteil, une piste vers l’autonomie protéique et le gain environnemental ?

A partir d’une exploitation type des Hauts-de-France, les impacts économiques et environnementaux de l’implantation d’un méteil ont été mesurés. Ces données sont issues d’une analyse de l’équipe Inosys réseaux d’élevages des Hauts-de-France.

Présentation de l’exploitation

  • 62 vaches laitières Prim’Holstein pour 535 000 litres de lait vendus
  • 2,5 UTH
  • 140 Ha de SAU : 46 Ha de SFP (47% en maïs ensilage)

Le méteil protéique peut permettre d’augmenter l’autonomie de l’exploitation, en étant moins dépendant des achats de concentrés. Il permet également de sécuriser les stocks fourragers, notamment dans les années sèches que l’on peut connaitre ces dernières années.

Scénario : Implantation de 3,5 ha de méteil riche en protéagineux

Un méteil 100% protéagineux a été choisi (mélange pois fourrager, féverole, vesce velue) pour étudier sa valeur alimentaire. Fin septembre sont implantés 3,5 ha de méteil. En juin, il est ensilé avec un rendement de 9 TMS de MS/ha. Un ray gras + trèfle est ensuite implanté et deux coupes sont réalisées : l’une à l’automne et l’autre au printemps suivant, avec un objectif de rendement de 4 TMS/ha. Le méteil est distribué aux vaches laitières à raison de 3 kg/MS/jour ; l’ensilage d’herbe est distribué aux génisses. Pour équilibrer la ration, le correcteur azoté est diminué de 130 kg/vache/an et la distribution de l’orge est augmentée de 43 kg/vache/an.

Impacts techniques, économiques et environnementaux du méteil

L’utilisation du méteil a permis de réduire le coût de la ration des vaches laitières (8 tonnes de correcteur azoté économisées). Son impact économique reste limité et très dépendant des cours des matières premières. Sur le plan technique, le méteil permet de couvrir le sol sur une plus longue durée et son système racinaire assure une bonne structure de sol pour la culture suivante. Il présente aussi un intérêt sur la santé du troupeau en améliorant la fibrosité de la ration et en diluant l’amidon de l’ensilage de maïs. Sur le plan environnemental, le méteil permet de réduire les sources de protéines extérieures et l’utilisation des engrais.

Article rédigé par Anthony Chemin de la Chambre d’Agriculture de la Somme dans le cadre du programme Lait Bas Carbone Nord Picardie Ardennes


Pour aller plus loin, découvrez notre service CAP’2ER adapté aux élevages lait et viande.