La vie des vaches au pré

La vie des vaches au pré

Les surfaces en herbe constituent une ressource fourragère importante à condition d’être bien gérées (mise en réserve, limitation du gaspillage,…). Ces bonnes pratiques sont le fruit du savoir-faire de l’éleveur et de son sens de l’observation. La gestion du temps de pâturage et de la surface par animal sont des notions bien connues et prises en compte. Le comportement social du troupeau l’est souvent beau-coup moins alors qu’il devrait participer à moduler les choix alimentaires et l’occupation de l’espace.

Le troupeau : une structure sociale

La vie d’un groupe de bovins est déterminée par des relations internes de dominance/subordination. Cette hiérarchie, relativement stable, est favorisée par l’allotement (âge, sexe…).

Plus la zone de pâturage est étendue et l’offre de nourriture abondante et de qualité, moins la hiérarchie se manifestera, voire passera inaperçue. Au pâturage, comme au bâtiment, les comportements liés au statut social s’expriment essentiellement dans des conditions de compétition sur la ressource. Le niveau d’intensification du pâturage est un levier d’action sur le bilan offre-demande. En effet, il est plus simple de faire consommer des repousses homogènes et feuillues (graminées, trèfles…), que des prairies plus extensives dans lesquelles l’offre est plus incertaine. Il en est de même pour le type d’abreuvoir : des débits insuffisants ou des réservoirs limités peuvent engendrer de la compétition (exemple : les pompes à museau).

Une synchronisation des activités

Au pâturage, la journée d’un troupeau est rythmée selon plusieurs catégories d’activités :

  • La prise de nourriture,
  • La rumination,
  • Le repos (couché ou debout),
  • Les activités de confort (jeux chez les veaux de pis…),
  • Les déplacements, qu’ils soient naturels ou forcés par l’éleveur (traite).

Le lien de structure social induit une synchronisation du comportement au sein du troupeau. Ces activités sont facilement observables par l’éleveur. Il suffit par exemple de regarder un troupeau se déplacer vers un lieu d’abreuvement. L’accessibilité (distance et nombre d’abreuvoirs) est importante pour limiter l’effet troupeau.

Le risque : que les derniers animaux, subordonnés, ne puissent pas étancher leur soif.

que font les vaches quand vous n'êtes pas là ?

Avenir Conseil Élevage mène actuellement une étude sur l’intérêt du Time Lapse au pâturage. 

Si vous voulez en savoir plus et voir un exemple de vidéo de vaches au pâturage c’est par ici.

L’apprentissage individuel

Un veau apprend à pâturer. Lors de cette phase, plus il est confronté à des couverts diversifiés et variés, moins il sera sélectif durant sa vie d’adulte. Si le veau fait cet apprentissage dans un couvert de Ray-Grass/ Trèfle, on augmente sa préférence pour ce mélange au détriment d’autres espèces qu’il délaissera.

A ce phénomène, s’ajoute une transmission sociale des préférences alimentaires. Dans les troupeaux allaitants, le veau réalise son apprentissage du pâturage par imitation. L’apprentissage est donc un autre levier utilisable pour améliorer la gestion du pâturage.

Occupation de l’espace

Comme cité plus haut, la prairie n’est pas uniquement synonyme d’alimentation pour le bovin, c’est également un lieu où il va vivre ses activités au sein du groupe.

En plus d’être organisées dans le temps, ces activités peuvent aussi être réparties dans l’espace : zones d’alimentation, points d’abreuvement, aires de couchage… Les lieux non-alimentaires déterminent le départ et l’arrivée du circuit de pâturage. Le dimensionnement parcellaire, sa topographie et son aménagement (versants, haies…) va donc impacter le comportement spatial du troupeau et donc sa prise alimentaire.

L'équipe fourrages