Hivernales 2020 - Un accompagnement de projet pour rebondir

Hivernales 2020 - Un accompagnement de projet pour rebondir

Dans le cadre des réunions Hivernales organisées cette année par Avenir Conseil Elevage sur la thématique du travail en élevage, 4 éleveurs de la région ont pris le temps de témoigner sur leur propre expérience et d’expliquer la solution mise en place chez eux pour répondre à une problématique particulière concernant le travail dans leur élevage. Voici le témoignage d’Isabelle et Hubert Roisin sur la réflexion qui les a conduits à déléguer les travaux de plaine.

  • Isabelle et Hubert ROISIN
  • 3,7 UTH dont 1,7 UTH salariées
  • 140 VL et 40 VA – 1 250 000 litres de lait
  • 185 ha dont 85 ha de cultures
  • Problématique : Réorganisation de l’exploitation suite à l’évolution du GAEC

Le GAEC des Mésanges à Mazinghien a connu une importante restructuration. En 2018, le départ de 2 associés sur 4 réduit la surface. Elle passe de 330 ha à 185 ha. Cela avec un parc de matériel lui aussi amputé. Le cheptel laitier et allaitant est resté identique. « Il fallait repenser l’organisation du travail sur l’exploitation. Après concertation avec mon épouse, nous en avons parlé à notre conseiller d’ACE qui nous a mis en relation avec Nicolas Maréchal, responsable du service technico-économique », indique Hubert Roisin. C’est ainsi qu’un accompagnement de projet est mis en place afin d’étudier la situation et les options possibles. Cette réflexion tient compte des objectifs et des aspirations des éleveurs, c’est-à-dire « maîtriser ce que l’on a, garder l’outil de production en bon état et pouvoir en vivre », précise Hubert.

Choisir l’option qui vous convient

Deux choix s’offrent alors à eux :

  1. investir dans du matériel et de la main-d’œuvre
  2. déléguer les travaux de plaine à une entreprise

C’est cette dernière option qui est retenue. « La priorité au niveau du projet était d’abord de garder une vie de famille et on n’avait pas assez de main-d’œuvre sur l’exploitation ». Il faut dire que ce qui importe pour lui dans son métier, c’est d’être au contact des animaux et de travailler avec son épouse. Celle-ci est responsable de la traite. Elle est assistée par l’un des salariés pour le 2ème lot d’animaux, tandis que l’autre salarié, à temps partiel, est responsable du raclage/paillage. Hubert Roisin gère de son côté la conduite des 2 troupeaux, laitier et allaitant. Ainsi, il assure :  surveillance et soins aux animaux, suivi de la reproduction et alimentation. « Je tiens à garder la main mise sur ce type de travail », affirme-t-il. Ce qui explique le choix fait de privilégier le travail autour de l’élevage et de déléguer les travaux des champs.

De la réflexion à la réalisation

Pour la mise en œuvre concrète, il a fallu définir les critères de choix de l’entreprise qui allait intervenir. Ils ont été les suivants :

  • proposer un maximum de prestations,
  • avoir un seul interlocuteur,
  • faire preuve de réactivité
  • présenter une solide expérience.

Le coût n’est pas ce qui a été déterminant, même si cela reste un critère important. « L’accompagnement de projet nous a aidé à clarifier notre demande auprès des 3 entreprises sélectionnées au final », explique Hubert.

Tracteur fauche l'herbe

Une coupe d’herbe supplémentaire, un volume de lisier supérieur… Il est parfois difficile de chiffrer avec précision le coût prévisionnel de la délégation.

Ce qui lui convient dans cette solution, c’est son côté sécurisant et la réactivité de l’entreprise. « On sait que le travail va être fait au bon moment ». Par contre, certains points n’avaient pas été prévus, occasionnant un dépassement d’environ 20 000 € de l’enveloppe dédiée à la délégation qui est passée de 60 à 80 000 €. Ce différentiel s’explique par :

  • la réalisation de 2 coupes d’ensilage d’herbe au lieu d’une seule prévue dans le projet
  • et la sous-estimation des volumes de lisier à transporter.

Il s’avère également nécessaire d’être très clair avec l’entrepreneur sur ce qu’on veut ou pas afin d’éviter des déceptions techniques. La délégation demande un minimum de suivi, de recadrage si nécessaire et de discussions régulières sur les attendus. Il faut savoir faire entendre ses exigences.

Enfin, un minimum de temps a quand même dû être consacré aux cultures. Les semences étaient achetées par les éleveurs et il fallait donc être présent au début des chantiers.

Un nouveau départ sans trop investir

Pour Hubert Roisin, « estimer un tel projet est difficile la première année ». Il est certain qu’un changement de ce type ne s’improvise pas et nécessite à la fois une bonne réflexion en amont et un suivi régulier lors de la mise en pratique.

Et il conclut : « Déléguer, c’est renoncer à une forme de maitrise, l’essentiel étant d’atteindre ses objectifs ». L’accompagnement a permis ici de redéfinir la vision de l’exploitation, d’analyser les choses en profondeur, de prendre un nouveau départ sans partir dans des investissements inconsidérés.