Hivernales 2020 - La technologie au service de la souplesse

Hivernales 2020 - La technologie au service de la souplesse

Les Hivernales d’Avenir Conseil Elevage abordent cette année la thématique du travail en élevage et 4 éleveurs de la région ont pris le temps d’y témoigner de leurs expériences et des solutions qu’ils ont choisies pour répondre à la problématique particulière du travail dans leur élevage. Voici un témoignage concernant la piste « Equipement » pour faire face à la charge de travail.

  • Séverine et Florian RENARD
  • 2 UTH
  • 185 ha (dont 95 cultures)
  • 1 400 000 litres de lait
  • 170 VL à la traite et 30 taries
  • 450 bêtes en tout
  • Montbéliardes et Holstein
  • Installation de Florian en 2006, puis de Séverine en 2012

« On a toujours voulu travailler ensemble, à deux, et concilier notre métier avec notre vie de famille », commencent Séverine et Florian Renard, éleveurs à Limont Fontaine (59). Cet objectif clair et simple à énoncer se heurte parfois à la charge de travail liée à l’élevage laitier. Le couple s’est installé en Gaec avec Pierre-Yves Renard, le père de Florian. Le troupeau voit alors son effectif augmenter et avec lui le temps passé en salle de traite, à l’alimentation, aux soins des veaux…

« Dès 2012, nous avons cherché des solutions pour anticiper le départ en retraite de mon père. Nous avons assez rapidement écarté l’idée du salariat, nous ne sommes pas « manager ». Alors, nous avons étudié la piste robot de traite. A cette époque, nous avions 140 vaches, il fallait donc 2 robots, mais avec le contexte du prix du lait, ça n’a pas pu se faire », précise Florian.

Améliorer l'alimentation dans un premier temps

Toutefois, pour améliorer le temps de travail, les associés investissent à cette époque dans un Cornacub , système d’auges en libre-service. Ce matériel permet aux éleveurs de réduire fortement le temps nécessaire à l’alimentation des vaches en lactation. En effet, tous les 5 jours, 2h15 suffisent pour débâcher les silos et disposer l’aliment dans l’auge. Autre avantage relevé par le couple, il est facile de prévoir ce travail dans son planning et donc de le réaliser l’heure qui convient le mieux. Par contre, ce système nécessite une très grande vigilance sur la qualité des fourrages récoltés et notamment leur appétence. Et Florian d’ajouter : « Si l’ensilage est de qualité médiocre, on l’a « en direct live » au niveau de la production, alors que la mélangeuse permettait d’en réduire l’impact ».

Malgré ce gain de temps, la traite reste un point à améliorer. « En 2018, nous passions 3 heures en salle de traite le matin et 3 heures le soir. Nous savions que la main d’œuvre allait être un problème lorsque nous ne serions plus que deux sur la ferme ». Le projet de robotisation refait alors surface et la possibilité de bénéficier de subventions dans le cadre du PCAE permet de le rendre plus « supportable » financièrement. L’aide est d’autant plus appréciable que l’effectif a poursuivi son augmentation, il faut désormais prévoir 3 stalles pour assurer la traite des 180 à 200 vaches.

Les éleveurs ont réalisé une partie des aménagements eux-mêmes en enlevant un DAC, en mettant en place les tapis de logettes et en assurant la mise en route du robot racleur aspirateur. Ce dernier a été une solution alternative au racleur à câble qui aurait nécessité davantage de travaux de maçonnerie et induit un coût supérieur.

Se réorganiser et gagner en souplesse

Depuis la mise en route des robots en 2018, Séverine et Florian ont trouvé leur rythme et leur organisation. « Nous n’avions pas vraiment anticipé le fait qu’il n’y aurait plus de traite à assurer, mais en quelques semaines nous nous sommes réorganisés ». C’est en effet une autre façon de travailler et d’organiser sa journée qu’il a fallu intégrer.

Selon les éleveurs, le principal inconvénient de cette solution reste son coût. Le passage en système « tout lisier » implique également de bien veiller aux capacités de stockage et aux périodes d’épandage du lisier. « Nous n’avons pas encore eu l’occasion de partir en vacances depuis la mise en place des robots. Nous savons qu’il va être un peu plus compliqué de se faire remplacer. Il faut trouver quelqu’un qui connait et maîtrise les outils. C’est un point qu’il faut prendre en compte. Mais nous avons tout même énormément gagné en souplesse au profit de la vie de famille », concluent Séverine et Florian.