Faut-il déprimer maintenant ?

Faut-il déprimer maintenant ?

En matière de déprimage les repères normalement admis indiquent que les animaux peuvent entrer dans les prairies lorsqu’on a atteint une somme des températures d’environ 300 à 350 °C, base 0, avec un démarrage des mesures au 1er février. Ce critère n’est donc pas à confondre avec celui utilisé dans Daten’Prairie pour la fertilisation qui débute lui au 1er janvier.

Actuellement, cette somme des températures est d’environ 180 à 220 °C selon les zones (article rédigé début mars). On est donc bien loin d’atteindre le seuil fixé, mais force est de constater que du fait de la météo clémente et ensoleillée, les animaux sont déjà dehors. Alors, bonne idée ou pas ?

Si on pouvait demander aux principales intéressées, elles nous répondraient assurément qu’il est grand temps de sortir en pâture, le confinement à assez durer !

Mais la prairie est-elle du même avis ?

Pour les parcelles qui n’ont pas été entièrement nettoyées en fin de campagne dernière, la sortie des animaux va permettre de consommer ces anciens excédents. Ainsi on évitera le gaspillage et on remettra la parcelle en état pour avoir ensuite une pousse optimale. Si à l’inverse, la parcelle a été rasée à l’automne, les animaux vont consommer le peu d’herbe présent au risque de pénaliser la pousse à venir en limitant la mise en réserve des plantes.

Avant de décider la sortie des animaux, il faut avant tout s’interroger sur la portance des sols et le risque de dégradation. Si la sortie est décidée, elle devra se faire sur des durées courtes (2h par exemple) en restant vigilant et ne pas oublier le phénomène de plasticité de l’ingestion : la quantité consommée n’est pas proportionnelle au temps passé à l’herbe. En une heure, une vache consommera beaucoup plus d’herbe sur des laps de temps courts que sur une période plus longue.

En conclusion, la sortie est une décision à prendre au cas par cas en fonction des risques liées aux problèmes de portance, aux bénéfices attendus pour les prairies et en étant vigilant sur l’état de la plante.