Avec Systali, les éleveurs, et les nutritionnistes, ont à leur disposition une méthode de rationnement qui intègre mieux la complexité des phénomènes biologiques en action lors de la digestion chez les ruminants. Sur le terrain, les conseillers d’Avenir Conseil Élevage déploient progressivement ce système de calcul grâce à la prise en main du rationneur informatique Rumin’al. Celui-ci permet de coller davantage à la réalité et de gagner en précision.
Une valeur alimentaire variable
L’analyse physico-chimique d’un aliment en détermine les teneurs en amidon, en cellulose ou bien encore en MAT… À partir de ces caractéristiques analytiques, des valeurs alimentaires telles que UFL, PDI, digestibilité sont calculées afin d’ajuster les rations.
Or, l’efficacité d’un aliment n’est pas identique d’un animal à l’autre et d’une ration à l’autre. Ce niveau d’assimilation peut même varier significativement.
Ce principe de variabilité des valeurs alimentaires des ingrédients de la ration est au cœur de la méthode Systali. Avec Systali, un même fourrage a une valeur différente selon la quantité ingérée par la vache, son niveau de production, la quantité de concentrés… Systali intègre les interactions entre les aliments et le contexte animal (production, poids, note d’état…).
L'importance de l'équilibre du rumen
Systali s’appuie principalement sur la digestibilité de la matière organique (dMO) de l’aliment. C’est cette caractéristique qui confère à l’aliment sa valeur alimentaire potentielle. Cette valeur alimentaire est ensuite ajustée selon l’équilibre azoté de la ration pour les micro-organismes du rumen. La Balance Protéique Ruminale (BPR) caractérise cet équilibre. Elle correspond à la différence PDIN-PDIE.
Pour être optimal, il faut suffisamment d’azote mais pas en excès, l’objectif du rationnement est donc d’avoir une BPR légèrement positive (entre 0 et 10). Ce critère rassemble ainsi les indicateurs PDIN et PDIE en une seule valeur, simplifiant la recherche de l’équilibre. La digestibilité de la ration se dégrade lorsque la BPR est négative et une situation très déséquilibrée pénalise l’efficacité de l’azote ingéré et entraine son gaspillage (augmentation des rejets d’azote).
Des valorisations plus précises et plus claires
L’objectif du rationnement d’un troupeau laitier est d’optimiser la distribution des aliments disponibles au bilan fourrager de l’exploitation pour atteindre le niveau de production attendu. Cette recherche nécessite de réaliser des simulations pour maintenir le coût de ration et limiter le gaspillage. Avec le logiciel Ruminal, les conseillers d’Avenir Conseil Élevage réalisent plus facilement ces investigations pour un résultat plus clair pour l’éleveur.
Dans la situation réelle ci-dessus, un éleveur distribue une ration qui devrait permettre de produire 31 kg de lait par jour. En pratique la production du troupeau plafonne à 26 kg. Dans ces conditions, le coût alimentaire passe de 138 €/1000 l à près de 165 € ! Après avoir échangé avec l’éleveur sur son objectif (atteindre les 30 litres), le conseiller d’Avenir Conseil Élevage propose 3 solutions :
Solution 1
⇧ Maïs 40,5 kg
⇩ Herbe 6 kg
⇨ Multitude* 3,5 kgDrêches
Solution 2
⇧ Maïs 41 kg
⇩ Herbe 6 kg
⇨ Multitude* 3,5 kgDrêchesCorn-Gluten 1 kg
Solution 3
⇧ Maïs 40 kg
⇩ Herbe 6 kg
⇨ Multitude* 3,5 kgDrêchesCorn-gluten selon VL
*concentré énergétique
Avec un stade de lactation moyen de 6,8 mois, la complémentation individuelle serait la solution la plus pertinente pour atteindre l’objectif de production. Elle comporte néanmoins des contraintes de travail supplémentaires (complémentation manuelle à l’auge). Grâce à ces 3 simulations l’éleveur peut orienter son choix sur la base de critères techniques et économiques clairs et précis.