Des disparités régionales sur les teneurs en mycotoxines

Des disparités régionales sur les teneurs en mycotoxines

Initié en 2018, l’observatoire des mycotoxines réalise chaque année une cartographie des teneurs en mycotoxines présentes dans l’ensilage de maïs. Cette année, l’observatoire a couvert 8 régions de France avec 151 analyses.

Quels sont les objectifs de cet observatoire ?

Les mycotoxines font partie des facteurs de risques explorés en élevage bovin laitier dans l’abord de problèmes de santé et de production. Elles sont le plus souvent recherchées dans des élevages où l’on observe déjà des problèmes.

Les objectifs sont de :

  1. Créer une cartographie annuelle des teneurs en mycotoxines
  2. Identifier, au travers d’éléments complémentaires sur les élevages, des facteurs de risques de leur apparition au champ, ou de leurs impacts sur les performances zootechniques

Un projet multi partenarial

Cet observatoire est conduit par différents partenaires concernés par les mycotoxines : entreprises de conseil en élevage, laboratoire d’analyse, fabricants d’anti-mycotoxines, semenciers, fabricants d’aliments, firme service.

Les principaux enseignements de l’année

Dans tous les départements, on observe une légère augmentation (9%) des teneurs en DON. A l’inverse, une baisse des teneurs en NIV et ZEA (-35% et -25% respectivement), est mesurée avec des valeurs qui restent en-dessous des repères zootechniques.

Concernant les régions Ouest Nord, on observe une diminution des teneurs sur toutes les mycotoxines.
Dans la région Est, on note une forte augmentation des valeurs en DON, et en ZEA. Les teneurs en NIV ont en revanche légèrement baissé.

  • 24% des élevages ont des valeurs en DON > 1500 ppb contre 19,2% lors de la campagne précédente.
  • 13% des élevages ont des valeurs en NIV > 750 ppb contre 25 % lors de la campagne précédente.
  • 6% des élevages ont des valeurs en ZEA > 300 ppb contre 16 % lors de la campagne précédente.

Les enquêtes réalisées dans une vingtaine d’élevages en Bretagne n’ont pas permis d’identifier et d’isoler des facteurs seuls responsables de la production de mycotoxines au champ. En effet, un facteur de risque seul n’est pas suffisant pour expliquer la présence de mycotoxines, et les conditions de productions sont liées au climat, mais aussi aux pratiques agronomiques, à la durée du cycle…

Dans notre échantillon, il ressort cependant une tendance à avoir davantage de mycotoxines dans les parcelles où la présence de foreurs est signalée. Plusieurs leviers agronomiques sont connus pour limiter le développement des champignons sur maïs :

  • Favoriser les rotations culturales (éviter maïs/maïs) et le labour (enfouissement des résidus)
  • Adapter la précocité des hybrides en fonction de la zone pédo climatique
  • Eviter les dates de récoltes trop tardives dans les régions où le climat humide peut favoriser le développement des fusarioses.
  • Limiter la présence d’insectes foreurs en utilisant différentes méthodes (chimique, biocontrôle…) si des dégâts ont été observés les années précédentes
MycotoxineMin (ppm) Médiane (ppm) Max (ppm)
DON849044509
NIV603221786
ZEA8661049

Teneurs Mycotoxines 2021, 151 analyses

Exemple de la DON : Détail géographique des teneurs 2021 (en ppb à 88% MS)

La campagne 2021 confirme le besoin de caractérisation du risque Mycotoxines, avec cette année à nouveau pour le DON un quart des élevages suivis au-delà du repère zootechnique haut. Il est également important de noter les valeurs maximales relevées, associées à des risques élevés pour les animaux.

Les précédents travaux de l’Observatoire avaient mis en avant le caractère non linéaire de l’impact zootechnique potentiel des mycotoxines, ainsi que l’intérêt de rechercher la Nivalénol en plus de la DON car les valeurs de ces deux mycotoxines n’étaient pas corrélées. Pour rappel, une plaquette mettant en avant des repères zootechniques a été réalisée l’an passé. Ces repères traduisent le risque potentiel lié aux mycotoxines.


Les partenaires de l’observatoire