Cas de conseil : la marge a même progressé au-delà de l’objectif !

Cas de conseil : la marge a même progressé au-delà de l’objectif !

En se posant les bonnes questions, Antoine et Ingrid Septier avec leur fils Lucas se sont fixés un cap avec une feuille de route claire pour leur élevage. L’intervention d’Avenir Conseil Élevage au début de l’année 2019 a été déterminante dans l’élaboration et le suivi de leur projet d’entreprise. Mathieu Brassart, conseiller d’élevage, qui a suivi le plan d’action avec les éleveurs nous livre dans ce “cas de conseil” quelques-uns des éléments très concrets qui marquent la réussite des éleveurs.

Peux-tu détailler les objectifs qu’Ingrid et Antoine se sont fixés ?

Suite à l’accompagnement de projet réalisé et notamment la projection de la marge brute, nous avions principalement un chiffre en tête : +40 000 €. Cela correspondait au besoin de Marge Brute supplémentaire pour être plus sereins et permettre d’entreprendre les projets. À partir de ce constat nous avons étudié les postes d’amélioration qui pourraient nous permettre d’aller chercher ces 40 000 €. Nous avons donc calculé la MB 2018-2019 pour mettre en évidence les gains potentiels. Avec un coût alimentaire de 116 €/1 000L, nous avions un levier important à actionner, mais en veillant à ne pas pénaliser le niveau de production. Enfin, pour être complet, le suivi de l’élevage des génisses était aussi un point important pour la suite, puisqu’il fallait prévoir un besoin de renouvellement en hausse.

Le Gaec Septier à Maizicourt (80)
  • Main d’œuvre : Antoine et Ingrid Septier, leur fils Lucas et un salarié
  • Troupeau : 130 vaches pour 1,28 million de litres de lait pour 2 robots de traites
  • SFP : 35 ha de maïs, 33 ha de prairies permanentes, 3 à 4 ha de luzerne, Ray-Grass + Trèfle ou méteil en culture dérobée avant maïs
Comment avez-vous travaillé à ces objectifs ?

Le plan d’action a été construit de manière à pouvoir suivre des indicateurs précis et calculables mois par mois. C’est ce suivi régulier qui permet de progresser rapidement. Chez Antoine et Ingrid, nous avions ciblé les quantités de concentrés distribuées (à l’auge et au robot), le coût de concentré, l’efficacité alimentaire, le niveau de production par vache et bien sûr le coût alimentaire total.

Il y a eu 5 changements déterminants dans l’alimentation :

Le plan de complémentation individuel au robot a été revu en limitant le concentré de production aux vaches moins productrices. Le grammage par litre de lait produit est passé de 124 g en février 2019 à 110 g en moyenne en 2020.

La ration était très sécurisée, mais cette sécurité a un coût qu’il faut savoir ajuster. Nous avons donc simplifié tout en veillant à ne pas impacter le niveau de production. Par exemple, un adjuvant dont l’objectif était de stimuler la flore ruminale a été supprimé puisqu’il n’était pas utile dans la situation de M. Septier. L’aliment liquide a lui aussi été supprimé.

Toujours dans l’objectif de faire baisser le coût de ration, nous avons échangé l’aliment minéral par une formule beaucoup moins onéreuse et tout aussi adaptée à la ration et surtout aux fourrages.

Les fourrages sont désormais systématiquement analysés pour déterminer les animaux qui vont les valoriser en priorité (génisses, vaches en lactation…)

Enfin, une partie du maïs 2018 avait été récoltée en maïs épi qui peut s’apparenter à un concentré énergétique. Ce mode de récolte peut avoir un intérêt dans les systèmes basés sur l’herbe, ou lorsqu’il faut ramener de l’énergie dans la ration. Ce n’est pas le cas du système de M. Septier. Nous avons donc valorisé le stock en 2019 et décidé de ne pas le renouveler.

Au final, la ration est plus simple (maïs, pulpe surpressée, colza, soja, enrubanné d’herbe, de méteil ou de luzerne, minéral, sel et urée + complémentation au robot) et les objectifs sont atteints :

  • 120 g/L de concentrés au robot
  • 70 g/L de concentrés à l’auge
  • 100 €/1000 L de coût alimentaire
Plus globalement, l’objectif était d’aller chercher 40 000€ de Marge en plus, est ce que ce montant a été atteint ?

Oui, la marge brute globale a même progressé au-delà de l’objectif : + 55 000 €. Le calcul de la MB 2020 montre que le coût alimentaire a diminué de 20 €/1000 litres. Dont 17 € grâce au travail sur les concentrés. La conduite alimentaire participe pour plus de 50% au gain total. Une autre part de la progression provient du produit lait, notamment grâce au TB en augmentation de près d’un point. Le troupeau était certainement en légère sub-acidose et finalement en réduisant les concentrés le TB a progressé. Pour être complet, le reste de l’augmentation de la marge provient du produit viande et de l’élevage des génisses.

Justement, l’élevage des génisses faisait partie des points de vigilance, y a-t-il eu des adaptations depuis 2019 ?

Nous avons simplement revu la concentration de la poudre de lait. Depuis, et très rapidement, les croissances des génisses sont conformes et les problèmes sanitaires sont maitrisés. Il reste certainement quelques améliorations pour la phase post sevrage.