Bovins Allaitants - Choisir son époque de vêlages

Bovins Allaitants - Choisir son époque de vêlages

La période de vêlages impacte directement les résultats économiques d’un élevage allaitant. Elle doit correspondre au meilleur compromis entre une multitude de variables.

La période de vêlages est la durée du déroulement de l’ensemble des vêlages du troupeau. Elle devrait être inférieure à 90 jours, mais peut aussi être « double » avec deux pics bien distincts. Pour être adaptée au système d’exploitation, elle doit tenir compte des autres productions, de la surface d’herbe, des bâtiments, de la main-d’œuvre, du type d’élevage (naisseur, naisseur-engraisseur de bœufs ou de jeunes bovins) …

On distingue souvent les époques de vêlages suivantes : automne, hiver, printemps, double période et étalé. Ces deux dernières options peuvent être intéressantes dans les grands troupeaux pour lisser la charge de travail et réduire l’âge au vêlage pour une meilleure productivité.

Impacts sur le système fourrager

Les vêlages d’automne impliquent une alimentation soutenue en hiver pour les vaches suitées afin d’assurer la lactation et la reproduction. Mais ils permettent de sevrer les veaux avant la mise à l’herbe. Il faudra rationner les vaches en fin d’hiver.

Les vêlages d’hiver réclament la même attention pour les vaches suitées. Ils offrent des possibilités de sevrage précoce en cas de manque d’herbe en début d’été.

Les vêlages de printemps requièrent des besoins de fourrages moins importants pendant l’hiver. Le manque d’herbe en été peut néanmoins pénaliser la croissance des veaux sans complémentation.

Dans les zones où la pousse de l’herbe est continue et fournie pendant l’été, les vêlages de printemps optimisent sa valorisation par un nombre important d’animaux. A contrario, là où l’herbe manque en été, il est intéressant de faire vêler à l’automne ou en hiver pour sevrer plus tôt.

Quelques autres éléments de choix

En vêlages d’automne et d’hiver, l’IA est possible et il faut des bâtiments pour les veaux. A l’automne, la surveillance des vaches prêtes à vêler est plus difficile, à moins de les rentrer en bâtiment.

En vêlages de printemps, l’IA est plus complexe puisqu’elle nécessite de rentrer les vaches ou d’avoir un moyen de contention au pré. En revanche, cette période offre un gain de place dans les bâtiments mais une surveillance des vêlages plus délicate.

D’après les données ACE, les élevages en vêlages d’automne ou de printemps connaissent moins de maladies pulmonaires et digestives (baisse de mortalité pour les veaux). L’attention doit être plus importante en vêlages d’hiver avec un protocole de vaccination suivi.

Période de vêlages et commercialisation

Les vêlages de printemps débouchent sur une période de commercialisation de broutards qui correspond à celle des grands bassins allaitants avec par conséquent des cours souvent moins rémunérateurs. Les vêlages d’automne, moins répandus au niveau national, permettent de mettre sur le marché des broutards ou des taurillons à des périodes plus favorables.

Impacts de la période de vêlages sur les sources de produits

Les vêlages d’automne et double période améliorent les produits contrairement aux autres périodes qui ont tendance à être pénalisantes.

Didier ODEN – Bovins Croissance