Atelier viande : « Être accompagnée pour progresser »

Atelier viande : « Être accompagnée pour progresser »

Passionnée de vaches et particulièrement de Limousines, Anne-Sophie Bera se rend en 2004 dans le berceau de la race pour y trouver l’origine de son futur troupeau. Ainsi, elle commence à élever quelques génisses sur une dizaine d’hectares de prairie à Villers-en-Cauchies, près de Cambrai. Dans le même temps, Vincent, son mari, installe 32 ares de serres pour produire des fraises. Quelques années plus tard, en 2012, le projet prend une autre dimension avec la reprise de l’exploitation de son oncle. Ainsi, avec 234 ha de cultures et 29,2 ha de prairies, le troupeau va pouvoir se développer. En quelques questions, elle revient sur cette évolution et plus particulièrement sur sa collaboration avec Bovins Croissance.

ACE : Pouvez-vous nous présenter rapidement votre élevage en 2022 ?

Anne-Sophie Bera : J’élève une quarantaine de vaches limousines. Les mâles sont vendus en broutards, les vaches de réforme et les génisses qui ne sont pas destinées à l’élevage sont engraissées sur la ferme. L’intégralité de la reproduction est assurée en monte naturelle. Enfin, l’alimentation est globalement constituée de maïs, de pulpes surpressées avec de la paille et du correcteur azoté.

Pourquoi le choix initial de la Limousine ?

D’abord parce que j’aime cette race ! D’un point de vue plus technique, je recherchais une race avec des facilités de vêlage et la limousine peut présenter cette caractéristique. Nous sommes donc partis dans le Limousin pour trouver des génisses avec de la conformation, mais de petite taille.

Pourquoi avoir fait le choix d’adhérer aux services de Bovins Croissance ?

En 2010, j’ai assisté à une réunion dans un élevage charolais adhérent à Bovins Croissance. Les résultats techniques du troupeau et les méthodes d’élevage mises en place m’ont convaincu de la nécessité d’être accompagnée pour progresser. J’ai donc, naturellement, adhéré à BC pour améliorer les performances de mon troupeau.

Et 12 ans après, quel est le bilan de cette collaboration ?

L’évolution est énorme ! Grâce au travail mené avec les conseillers Bovins Croissance, les performances du troupeau ont bien évolué. Il faut dire que nous partions de loin avec des vaches qui avaient finalement peu de potentiel et des poids de carcasse trop faibles. Nous avons revu certaines conduites afin d’apporter une cohérence globale au système d’élevage.

Par exemple, l’étalement des vêlages pénalisait les croissances des veaux. En 2010, nous étions à 272 jours d’étalement des vêlages. Nous avons ramené l’étalement à moins de 100 jours en 2021. En raccourcissant la période des naissances, l’élevage des lots est plus simple et plus efficace, ne serait-ce que pour le sevrage et la vente. Lorsqu’on regarde les poids de vente des broutards en 2010 en les comparant à ceux de 2021, on mesure le chemin parcouru. Ils étaient les mêmes, seulement les animaux avaient près de 2 mois de plus ! Désormais, nous vendons des broutards de 354 kg à 7,6 mois, contre 9,3 mois en 2010 pour un poids identique.

Un autre exemple d’amélioration importante obtenue avec Bovins Croissance : le travail des rations hivernales des vaches. En apportant régulièrement des adaptations, l’alimentation des vaches est plus équilibrée pendant l’hiver et cela permet une production suffisante de lait et une meilleure reproduction.

De manière générale, la conduite du troupeau est plus efficace. En 12 ans, les poids de carcasse des vaches atteignent 478 kg de moyenne en 2021 contre 411 kg en 2010, la moyenne des génisses de viande a aussi bien évolué : de 377 kg en 2010, elle est passée à 438 kg en 2021.

Ces résultats démontrent l’importance du suivi technique et l’enregistrement des performances. La constitution d’une base de données permet au moins de se mesurer la progression du troupeau !