Associer le maïs au lablab

Associer le maïs au lablab

Cette année encore, le déficit pluviométrique et les fortes chaleurs ont malmené certaines cultures (fourragères et autres). Pour faire face à de telles situations et aussi pour agir sur le fond du problème, chacun cherche des solutions à adapter à son propre système. La diversification des ressources fourragères est sans aucun doute un axe de travail intéressant. A ce titre, la suprématie du maïs dans l’alimentation des troupeaux est mise en question et tend à s’infléchir au profit de plantes bien connues sous nos latitudes (mélanges prairiaux, luzerne…) mais aussi parfois d’autres plus « exotiques ».

Originaire d’Afrique du Sud

Parmi ces nouvelles cultures, le lablab commence à intéresser et arrive progressivement en Hauts de France. Le lablab est une légumineuse originaire d’Afrique du Sud qui supporte bien les fortes chaleurs. L’idée n’est pas de la cultiver seule. Actuellement, cette culture est implantée en association avec du maïs sur le même rang. Le lablab déploie alors ses lianes le long des plants de maïs qui vont lui servir de support mais sans les étouffer et sans en abimer les feuilles. Son origine rend sa floraison et sa fructification impossibles dans notre région (pour le moment…).

Semis du lablab

Le lablab est très sensible au froid, le sol doit impérativement être bien réchauffé : 12-13°C. Cela oblige à semer le mélange maïs-lablab un peu plus tard qu’un maïs seul. Il faut donc veiller à adapter la variété de maïs pour récolter un ensilage au niveau de MS exigé !

Fertilisation

Pour le moment, les variétés de lablab utilisées ne possèdent pas de nodosités qui permettraient de fixer l’azote atmosphérique. Il faut donc apporter un complément à l’association par rapport à un maïs seul : + 40 à 50 U d’azote. Des études sont en cours pour utiliser des variétés avec nodosités afin de réduire la fertilisation azotée.

Désherbage

Le désherbage chimique ne pourra être réalisé qu’en pré-levée. Les produits sont limités et tout rattrapage semble difficile à réaliser. En revanche le binage est une bonne solution puisque le lablab limite fortement la présence d’adventices sur le rang de maïs.

Récolte

Dans notre région, la date de récolte est à définir selon le maïs. Il faut récolter la parcelle lorsque le maïs est au bon stade. En moyenne, le fourrage est constitué de 80% de maïs et 20% de lablab. L’ensilage peut être un peu ralenti du fait de la présence du lablab et parfois présenter quelques difficultés lorsque le lablab n’a pas été semé dans le rang de maïs.

Attention, la présence de lablab peut entraîner une baisse de la valeur MS de la culture de 2 à 3 points par rapport à ce que l’on pourrait attendre suite à une observation des grains au champ.

Valeurs alimentaires

Logiquement, les valeurs alimentaires du fourrage récolté se rapprochent d’un maïs, toutefois la MAT gagne 1,5 à 2 points. Cela participe donc à l’équilibre énergie-azote du fourrage.

La question de l’eau en suspens

Quelle réelle concurrence pour l’eau entre le maïs et le lablab, surtout les années où celle-ci se fait rare ? D’après la bibliographie, les plantes ne puisent pas l’eau dans les mêmes horizons. Mais il est difficile d’affirmer qu’il n’existe aucune concurrence hydrique.

Intérêts


Améliore la MAT par rapport au maïs seul : + 1,5 à 2 pt de MAT

Reste vert pendant les fortes chaleurs

Limites


Désherbage plus difficile

Nécessite de reculer la date de semis

Le lablab n’est pas la plante miracle (elle n’existe malheureusement pas), mais il présente des intérêts à étudier tout comme d’autres propositions. Ce vaste sujet d’approvisionnement fourrager sera le thème des prochaines réunions Hivernales.