L’eau est le premier aliment des vaches laitières. Elles en consomment une grande quantité avec des prises importantes réparties ponctuellement au cours de la journée. La mise à disposition d’une eau de qualité est donc fondamentale pour maintenir la production laitière du troupeau.
La vache est sensible au goût de l’eau et à son odeur. Celle-ci doit être claire et sans contamination. Une dilution de 5 g de bouse par litre pénalise la consommation et donc la production. Si la vache ne consomme que 60% de ses besoins, l’ingestion baisse de 20% et la production se réduit d’autant très rapidement. Ces indications sont amplifiées lors des fortes chaleurs.
Il est difficile de fixer un repère précis et unique de besoin en eau. Il évolue selon la production, la ration, le gabarit et le stade physiologique de l’animal et aussi avec les conditions météorologiques. Il augmente rapidement avec la température (par rapport à une situation initiale de 15°C pour 30 kg de lait et une ration à base de maïs ensilage) :
- +30% à 20°C
- +50% à 25°C
- +100% à 30°C
- Le débit est primordial
Pour absorber ces quantités, les vaches sont capables de boire 15 à 30 litres par minute. En troupeau, elles ont tendance à s’abreuver toutes au même moment dans la journée. Cela implique de fournir un nombre suffisant de points d’eau avec un débit adapté (20 litres par minute pour un bac). Pour évaluer la situation, il faut compter 6 à 7 cm d’abreuvoir par animal en hiver et au moins 12 cm en été, voire 16 cm pour les vaches très hautes productrices.
La sortie de traite est un point stratégique en matière d’accès à l’eau. Les vaches s’hydratent quasi systématiquement à ce moment-là. Un abreuvoir de grande capacité devrait y être positionné. Par exemple, pour une salle de traite 2 x 8, il faut fournir au moins 4 m de longueur d’abreuvoir en sortie (50 cm par vache). D’autres points d’eau sont à répartir dans le bâtiment : entre les logettes (attention à la largeur du couloir : 3m60 minimum), dans le couloir de raclage, en évitant toujours les accès depuis l’aire paillée afin de limiter le salissement à proximité.
La hauteur idéale de la surface de l’eau se situe à 0,6 fois la hauteur du garrot, soit 65 à 75 cm de hauteur à partir du sol. Pour les veaux, il faut viser 45 cm. Ajouter 10 cm de rebord d’abreuvoir à ces mesures réduit le risque de souillure.
Compte tenu de l’impact direct d’un manque d’eau sur la production et le bien-être animal, l’investissement lié à l’optimisation de l’installation de l’abreuvement et le temps consacré à son entretien n’est jamais perdu. Un abreuvement bien pensé, c’est une production optimisée et un troupeau en meilleure santé. Profitez de l’été pour faire le point sur vos installations !
Points de vigilance
- La mise à la terre des abreuvoirs est recommandée pour éviter les courants parasites
- Effectuer un nettoyage hebdomadaire des abreuvoirs pour la qualité de l’eau, voire quotidiennement en cas de forte chaleur
- Multiplier les points d’accès à l’eau réduit la compétition entre animaux dominants et dominés. Dans le même objectif, il faut éviter de les placer dans les coins du bâtiment ou dans une zone ombragée au pâturage.
- En pâture, l’abreuvoir ne devrait pas être à plus 200 m des animaux et doit offrir la possibilité d’abreuver la moitié du troupeau en 10 minutes.
- Une analyse d’eau annuelle est vivement recommandée en cas d’utilisation d’un forage ou d’un puit.
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