Les mesures d’herbe se poursuivent sur le territoire de l’Avesnois.
Nous faisons le point sur ce début d’automne 2023.
Les conditions de températures et de pluviométries sont sensiblement les mêmes qu’en 2022.
Au 08/10/2023, le cumul de pluviométrie atteint 671 mm contre 568 mm en 2022 (à Sivry-Rance). La moyenne depuis 2019 est de 661 mm. Du côté de la somme des températures, au 08/10/2023, elle se situe à 3210°C jour contre 3264°C en 2022. Ces chiffres sont supérieurs à la moyenne des 5 dernières années : 3152°C.
POUSSE DE L’HERBE
Rouille sur prairie
Mi-septembre, lorsque l’humidité s’est ajoutée aux températures toujours douces, nous avons observé une attaque de rouille dans les prairies. Cette maladie cryptogamique, dûe à un champignon, touche principalement le ray-grass et le dactyle. Dans les cas les plus importants, la perte de rendement peut aller jusqu’à 30%.
La rouille est facilement observable quand vos prairies sont concernées. A l’image de la photo ci-dessous, la face supérieure de certaines feuilles présente des auréoles rougeâtres ou jaunâtres, et lorsque l’on retourne la feuille, on découvre, sur sa face inférieure, de petites pustules poudreuses.
La couleur de vos bottes en sortie de prairie est aussi un bon indicateur, elles sont généralement jaune-orangées si votre prairie est très attaquée.
Les effets de la rouille ne sont pas seulement visuels. L’étendue de champignons empêche les feuilles d’assurer leur fonction de photosynthèse puisque la chlorophylle est détruite partiellement. Les feuilles étant impactées, le taux de cellulose ingéré par les animaux augmente et diminue la digestibilité.
Sur le plus long terme, les plantes atteintes sont affaiblies, ce qui impacte leur croissance.
Que faire contre la rouille ?
Le premier geste à adopter en cas d’attaque de rouille est de faire consommer rapidement les feuilles atteintes. Dans l’idéal, il faudrait prioriser les prairies les plus touchées et les faire consommer par les animaux afin de stopper la propagation et aérer la prairie en diminuant la densité de végétation.
La plante pâturée pourra ensuite renouveler ses feuilles. La repousse s era de meilleure qualité.
Attention les attaques de rouille peuvent néanmoins se succéder. Il est nécessaire de surveiller de près vos prairies et d’agir vite pour ne pas perdre en rendement et en qualité.
Un pâturage qui se poursuit
Le début de cet automne est à l’image de cette année herbagère. Les stocks d’herbe sur pieds sont très bons pour la saison. La portance des sols est encore propice à un pâturage des prairies les plus éloignées de vos bâtiments. En effet, à cette saison elle peut vite se dégrader et l’accessibilité aux parcelles aussi, d’autant plus pour ceux qui ne sont pas équipés de chemins.
La quantité d’herbe à pâturer s’avère encore importante ce qui peut dissuader de distribuer des fourrages à la table. Néanmoins, nous observons en ce moment quelques cas de météorisation. Il peut donc être judicieux, pour se prémunir du problème, de distribuer un « fond de panse » de fourrages secs (foin ou enrubanné sec) à l’auge avant la sortie en prairie le matin.
Fertilisation des prairies
Le dernier tour de pâturage est amorcé chez certains d’entre vous. Les contraintes réglementaires limitent les épandages en période hivernale, comme vous pouvez le voir sur le calendrier ci-dessous.
Avant le 15 novembre pour les lisiers, le 15 décembre pour les fumiers, et tant que les conditions d’épandage sont correctes, il peut être opportun de profiter de cette période pour fertiliser les prairies en « suivant » les vaches. Certes, l’étalement du chantier d’épandage n’optimise pas votre travail, mais cela vous permettra d’aborder l’entrée dans l’hiver avec vos ouvrages de stockages vides et vos prairies fertilisées.