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Pourquoi 35-37% plutôt que 30-32% ?

Il y a quelques années, il était courant de lire ou d’entendre que le stade optimal de récolte du maïs ensilage se situait aux alentours de 32% de MS. Depuis quelques temps, la recommandation est passée à 35 voire 37% de MS. Cette évolution n’a aucun lien avec l’inflation ! Il s’agit d’une adaptation logique aux conduites de troupeau et aux exigences économiques.

Le maïs est réellement « mûr » à partir de 37% de MS, c’est à ce stade qu’il atteint le rendement plante entière le plus élevé. D’une manière générale, entre 30 et 37% de MS, chaque point supplémentaire représente un gain de 200 kg de MS/ha. Autrement dit, le différentiel de rendement d’une même parcelle récoltée à 30 ou à 37% de MS atteint 1,4 TMS par hectare. Ainsi, avec des troupeaux plus gros, entrainant une emprise plus forte du maïs dans les assolements, et dans un contexte foncier tendu avec la « concurrence » des cultures à haute valeur ajoutée, ce gain de rendement est non négligeable !

Dans cette même optique, la volonté d’optimiser la valorisation des surfaces en herbe a entrainé une diversification des rations. Il y a 20 ans, il n’était pas rare de distribuer une ration dite « maïs plat unique » corrigée au soja et complémentée avec un concentré énergétique. Depuis, la réintégration de fourrages tels que l’herbe ou la luzerne a entrainé une dilution énergétique des rations. Pour compenser, il faut maximiser le taux d’amidon du maïs. Or, ce taux augmente significativement avec la maturité de la plante.

De plus, en contenant moins d’eau, l’ensilage de maïs est moins encombrant. L’unité d’encombrement lait (UEL) passe ainsi de 0,99 pour un fourrage à 31% de MS à 0,94 à 36% de MS. Alors, même si la digestibilité du maïs est pénalisée avec l’augmentation de la MS (68% à 35% de MS contre 72% à 30%), l’augmentation de la consommation compense le bilan énergétique de la vache.

Enfin, il faut signaler les progrès de la sélection variétale. En deux décennies, les semenciers ont été capables d’inscrire des variétés plus précoces qui permettent d’atteindre plus facilement les stades de maturité qui sont désormais préconisés.

L’adaptation du taux de MS visé répond donc à une logique technique et économique de conduite de troupeau. Avec des fourrages de qualité (récoltés au bon stade et bien conservés), beaucoup d’élevages ont réduit la quantité de concentrés énergétiques voire n’en utilisent plus du tout, sans pénaliser la production laitière. Alors pour les ensilages 2024, quel taux de MS allez-vous viser ?

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