La production des taux TB et TP est étroitement liée à l’alimentation des vaches et par conséquent à la qualité des fourrages produits sur l’exploitation. Trois facteurs clés influencent directement ces taux : le stade de récolte des fourrages, leur conservation et leur distribution.
Pour assurer la production de taux par les fourrages, il faut maximiser la concentration énergétique et protéique de la ration et sa digestibilité. Globalement, l’amidon participe à la production de TP et le TB trouve son origine dans la fraction digestible des parois végétales, parfois notée dNDF sur les analyses de fourrages. La cellulose contenue dans ces fibres est assimilée par la flore cellulolytique du rumen. Les Acides Gras Volatiles (AGV) qui en résultent participent directement à la production de TB. Beaucoup de paramètres entrent en jeu, mais il faut souligner l’importance du pH ruminal. Lorsque la vache flirte avec l’acidose, l’activité de la flore cellulolytique diminue fortement et entraine la chute du TB. Le taux d’amidon total de la ration ne devrait pas dépasser les 25% pour se prémunir d’une telle situation.
Une ration équilibrée au champ
Avec ces recommandations, la production de taux à l’aide de fourrages conduit naturellement à déterminer le stade de récolte des fourrages adapté à la ration du troupeau. Par exemple, un préfané de prairie permanente ou de Ray Grass complète parfaitement un maïs mûr (35% MS). La fauche de l’herbe au stade deux nœuds offre le triple avantage d’une reprise de végétation plus rapide, d’une maximisation de la teneur en MAT (de l’ordre de 18%) et d’une concentration en cellulose brute de 22 à 25 %.

Conserver la qualité jusqu’à l’auge
La qualité des fourrages est encore en jeu jusqu’à leur distribution à l’auge. La mauvaise conservation d’un ensilage d’herbe à cause d’un tassage ou d’un bâchage insuffisant, d’une reprise ou d’un front d’attaque non satisfaisant ou bien encore une auge altérée entraine jusqu’à 15% de perte de la valeur MAT. Plus largement, une mauvaise conservation réduit la valeur alimentaire et l’appétence du fourrage qui pénalise le niveau d’ingestion, véritable indicateur de la qualité des fourrages.
L’amélioration des taux de matière grasse et de protéines repose sur une gestion intégrée des fourrages, de leur récolte jusqu’à leur distribution. Pour chacun d’eux, il faut rechercher le stade de récolte adapté aux objectifs recherchés. Au-delà, une conservation soignée et l’ingestion sont la garantie d’une bonne base pour la production de matière utile.