Pour la première année, deux suivis de la pousse de l’herbe bio ont été réalisés sur le territoire de Scarpe-Escaut. Le premier site mesuré est un élevage en bovins lait et le second en bovins viande.
Au total, 33 mesures ont été faites à raison d’une mesure par semaine, entre le 21 mars et le 07 novembre 2025.
Point météo
Températures et Pluviométrie 2025 en Scarpe Escaut
En comparaison aux années de référence climatiques (normales 1991-2020), l’année 2025 présente un déficit hydrique marqué au printemps, avec des températures globalement conformes voire légèrement supérieures aux normales. Ces conditions n’ont pas permis une recharge suffisante des sols superficiels en eau. Les pluies automnales, bien que plus abondantes, n’ont pas compensé ce déficit fonctionnel.
Pousse de l’herbe 2025
Évolution de la pousse de l'herbe en Scarpe Escaut et Avesnois
La dynamique de pousse en 2025 en Scarpe-Escaut est cohérente avec les conditions météos observées. Malgré des températures proches des normales, les précipitations insuffisantes et irrégulières ont limité la disponibilité en eau. Nous observons une pousse moins élevée au printemps malgré un pic plus précoce (jusqu’à 60 kgMS/ha/jour), suivi d’une chute rapide dès début juin (mais sans arrêt de la pousse). Le retour des pluies trop tardif en automne n’aura pas permis de compenser la perte de production lors des premières coupes.
Ainsi, le rendement moyen mesuré sur Scarpe-Escaut en 2025 est de 6,8 TMS (5,9 TMS pour l’Avesnois) soit -23% par rapport à 2024 (références Avesnois) et se réparti comme suit :
- Printemps (21 mars – 5 juin)* : 42%
- Eté (6 juin – 21 août)* : 32%
- Automne (22 août – 7 nov.)* : 26%
*Répartition des rendements mesurés sur l’année 2025 en fonction des saisons.
Contrairement à 2024, l’année 2025 a permis de prolonger la période de pâturage plus tard en saison, en raison de conditions météorologiques plus favorables à la portance des sols. Cette opportunité n’a pu être pleinement valorisée que sous réserve du respect de bonnes pratiques de gestion, notamment un temps de retour suffisant et une maîtrise du chargement. Dans ces conditions, certains éleveurs ont pu reconstituer partiellement des stocks fourragers, illustrant l’importance de la conduite du pâturage pour amortir les effets de cette année climatique.
Qualité de l’herbe
Si l’année 2025 se caractérise par une production fourragère limitée en volume, la qualité de l’herbe a été globalement meilleure que celle observée en 2024. La pousse plus modérée et régulière, associée à des conditions climatiques moins excédentaires en eau en fin de saison, a permis de maintenir des stades végétatifs plus jeunes, favorables à des teneurs élevées en énergie (UFL) et en protéines (MAT).
Préparer la campagne 2026
La préparation de la campagne 2026 devra s’appuyer sur une gestion rigoureuse des stocks d’herbe, y compris de l’herbe sur pied, afin de sécuriser le démarrage de la saison. Certaines prairies devront être priorisées dès le printemps, en fonction de leur état et de leur potentiel, afin d’anticiper les besoins et d’optimiser la valorisation de l’herbe disponible. L’objectif est de raisonner un planning de pâturage structuré, intégrant des phases de déprimage et de nettoyage, pour favoriser une reprise homogène des couverts. Il est recommandé de privilégier les pâtures disposant d’un stock sur pied plutôt que d’impacter des parcelles déjà rases, plus sensibles au surpâturage et à la dégradation de la repousse. Enfin, une attention particulière devra être portée aux bilans fourragers, afin d’éviter de terminer l’hiver sans marge de sécurité et de ne pas pénaliser les premières pousses par une mise à l’herbe trop précoce, souvent synonyme de pertes de potentiel de production.
Les pousses sont communiquées toutes les semaines dans un groupe Whatsapp, n’hésitez pas à revenir vers nous si vous souhaitez en faire partie.
Publication réalisée dans le cadre du Plan Bio
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