Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont « polyculteurs-éleveurs ». Une étiquette qu’ils revendiquent aujourd’hui, après y avoir réfléchi et l’avoir assortie de quelques exigences.
Le Gaec O’Vie Lait - Hautvillers-Ouville
- Christophe et Caroline Boizard et deux salariés
- 230 ha dont 30 ha de maïs fourrage et 30 ha de prairie, implantation de seigle dérobé en complément du système fourrager
- 900 000 litres de lait à produire
- 80 vaches en production (effectif en cours d’augmentation, objectif : 100 vaches en décembre 2024)
- Troupeau en croisement 3 voies (Prim’Holstein, Montbéliarde et Rouge Scandinave)
Pérenniser la production laitière
S'entourer pour avancer
Au-delà des choix techniques, la démarche de réflexion de Christophe et Caroline Boizard et le temps qu’ils se sont donné pour la mener à bien doivent être soulignés. Un bâtiment d’élevage conditionne fortement les résultats techniques et économiques. L’ampleur de l’investissement, et les conséquences techniques et humaines engagent les éleveurs sur le long terme. Si l’anticipation est bel et bien le maître mot d’un projet réussi, l’urgence est, quant à elle, l’assurance de nombreux regrets.
L'œil de l'experte
Laurine Vancraeynest, conseillère Bâtiment d’Avenir Conseil Élevage
C’est un projet familial qui a mûri avec le temps. L’implication des éleveurs dans la réflexion et la recherche de solutions est remarquable ; ils ont même réalisé une maquette afin de visualiser les circuits des hommes, des animaux et du matériel. Il s’agit d’un élément important de la réussite de ce projet. Chaque solution a été étudiée dans l’objectif de répondre au cahier des charges fixé : pérenniser l’atelier laitier en créant un bâtiment évolutif (aménageable en logettes) et facilitant le travail. Voici quelques-unes de ces solutions qui peuvent être inspirantes :
- Le bâtiment est réalisé en pente (1 %) pour suivre le terrain naturel, optimiser le terrassement et faciliter les évacuations.
- Grâce aux 500 m de tuyaux, Christophe peut gérer les abreuvoirs indépendamment (cela facilite les choses en cas de problème).
- Les dimensions du bâtiment, la position des robots et des circuits courts permettra, suite à un éventuel aménagement en logettes, de conserver un circuit court paillé pour les VL à problèmes (on préconise 10 à 15 % de l’effectif).
- La mise en place d’écailles de ventilation sur les 2 pans du bâtiment et l’installation des filets brise-vents automatiques permettent de gérer facilement l’ambiance du bâtiment en toutes conditions météorologiques.
- La table d’alimentation a été conçue avec des barres au garrot afin d’optimiser le nombre de places et d’économiser les cornadis (ceux-ci étant situés uniquement là où la contention est nécessaire sur les parcs derrière les robots).
- La mise en place de la résine dans l’auge représente un surcoût, mais elle facilite grandement le nettoyage quotidien et de manière durable lorsqu’elle est bien posée.