Plus de cohérence pour plus de marge !

Plus de cohérence pour plus de marge !

« Chez moi, sur quels postes se situent mes marges de progrès : coûts alimentaires, frais d’élevage ? Valorisation de mes prairies ? Autonomie alimentaire ?… » En tant qu’éleveur, vous vous posez de nombreuses questions sur les leviers d’amélioration de votre système. En calculant la Marge Brute lait, vous disposez d’une base solide pour analyser en profondeur l’efficacité technique de votre atelier. Une visite de l’élevage de Nathalie Poiret et Stéphane Leclercq à Airaines (80) démontre en quelques chiffres techniques et économiques comment les éleveurs travaillent à l’optimisation de leur système.

L’exploitation en bref
Exploitation individuelle de Nathalie Poiret, Stéphane Leclercq est salarié de l’exploitation
350 000 L de lait à produire
116 ha SAU dont 15 de maïs et 15 de prairies permanentes
40 Vaches présentes à 8 750 Litres (moyenne technique)
TB : 40,2 et TP : 32,2

Nathalie Poiret a repris l’exploitation familiale en 1999 avec Stéphane Leclercq. Très rapidement et sans aucun « gigantisme », quelques travaux d’aménagements sont entrepris pour améliorer les conditions de logements des animaux et celles du travail. En près de 20 ans, la production laitière a augmenté de 100 000 litres et en 2017, 350 000 litres ont été livrés. Ces quelques éléments, posent déjà l’orientation prise par les éleveurs : valoriser l’existant pour vivre de leur travail.

Depuis 2016, le couple travaille avec le conseiller Avenir Conseil Élevage à la réduction de la quantité de concentrés distribués. Cet objectif est apparu de manière inévitable suite au premier calcul de la Marge Brute réalisé par ACE en 2016. Les résultats ont mis en évidence un coût alimentaire de 150 €/1 000 L tandis que la moyenne des marges calculées se situait à 126 €. La marge de progrès était évidente, mais la solution pour la gagner a nécessité de prendre le temps de la réflexion.

« Nous avons analysé tous les chiffres en notre possession et avons décidé d’axer principalement notre stratégie sur la quantité de concentrés distribués sans pour autant que les résultats techniques en pâtissent. »

130 g de concentrés en moins !

Sur la campagne 2016, un litre de lait livré nécessitait l’apport de 290 g de concentrés. Pour réduire cette quantité, les éleveurs ont élaboré, avec le conseiller d’ACE, un outil très simple sous forme d’un tableau pour adapter la quantité distribuée à la quantité de lait livré. Autrement dit, la problématique est posée ainsi : « Combien de concentrés dois-je distribuer pour atteindre un objectif de 190 g/litre ? ». Cette manière de voir peut interpeller, mais c’est un excellent moyen de ne pas se détourner de l’objectif initial et elle oblige ou permet une attention particulière sur la qualité du lait. « Au début ça fait un peu peur, je craignais de pénaliser la production mais je ne regrette pas mon choix. Je complète tout de même à l’auge pour les fraîches vêlées avec en moyenne 2 kg d’un VL 3 litres pendant 2 mois. Le tableau simplifie la conduite alimentaire, il oblige l’adaptation de la voilure et nous interroge sur les achats. Par exemple, actuellement il n’y a plus de pulpes sèches puisque le prix n’était pas suffisamment intéressant. En fait c’est un bon outil pour initier la gestion de la complémentation. » 

Le résultat de la deuxième Marge (campagne 2017) démontre l’impact positif de la démarche. La quantité de concentrés distribués atteint 160 g/L, soit 130 g en moins. Le coût alimentaire des VL est passé de 125 à 88 €/1 000 L. Au global, les modifications de conduite alimentaire ont permis de diminuer le coût alimentaire troupeau lait (VL et Génisses) de 35 €/1000 L soit plus 12 000 € d’économie !